Un faible poids à la naissance, le manque d’apport en oxygène, l’hypertension artérielle maternelle et la prématurité seraient des facteurs de risque au développement de troubles mentaux chez les enfants à naître, selon une récente étude publiée dans la revue Biological Psychiatry. Lors de leurs travaux, les scientifiques du CHU Sainte-Justine et de l’université de Montréal ont plus spécifiquement étudié deux troubles mentaux : le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et la schizophrénie. Pour rappel, le TDAH se caractérise par un déficit attentionnel, une hyperactivité motrice et une impulsivité qui apparaissent pendant l’enfance et la schizophrénie se manifeste généralement plus tard, pendant l’adolescence entre 15 et 25 ans par un retrait social, des difficultés cognitives, des hallucinations ou des délires.
Déterminer la vulnérabilité aux troubles mentaux dès la grossesse
Lors de leurs travaux, les chercheurs sont partis du postulat que le cerveau du fœtus pouvait déjà contenir des informations sur la future santé mentale de l’enfant. Leur objectif était de déterminer si des facteurs de risque pouvaient influencer le développement de troubles mentaux, en agissant pendant la grossesse sur le développement du cerveau. Dans la plupart des troubles mentaux, le cortex cérébral, aussi appelé matière grise ou couche externe du cerveau, est impacté. Cette modification intervient pendant la croissance.
Pour mener leur étude, les scientifiques ont donc analysé les données d’imagerie de plus de 27.000 personnes. Ainsi, ils ont pu comparer les différences de superficie entre les cortex cérébraux des patients atteints de troubles mentaux et de ceux qui n’en avaient pas. Selon eux, des modifications cérébrales apparaissent bien dès la grossesse, notamment au niveau du cortex associatif, une zone cérébrale en charge des opérations complexes du traitement de l’information. Ce sont ces changements qui peuvent expliquer le développement de troubles mentaux, notamment du TDAH et de la schizophrénie.
Des facteurs de risque identifiés
D’autre part, ils ont aussi réussi à identifier certains facteurs de risque au développement de ces troubles mentaux. Ainsi, ils estiment qu’un faible poids à la naissance, le manque d’apport en oxygène, le fait de naître prématurément ou encore l’hypertension artérielle (HTA) de la maman lorsqu’elle est enceinte pourraient favoriser le développement de maladies mentales.
"La compréhension globale de la manière dont les risques périnataux peuvent interférer avec différents mécanismes cellulaires et moléculaires permettra, à terme, d’explorer de nouvelles avenues de traitement", concluent les chercheurs.