Expirez, vous êtes testé ! Un nouveau système de dépistage de la Covid-19 a été autorisé jeudi 14 avril aux États-Unis. Le dispositif permet de détecter le virus dans l’haleine, à la manière d’un éthylotest. Appelé "InspectIR Covid-10 Breathanalyzer", il a été approuvé par les autorités sanitaires américaines, la Food and Drug Administration. L’utilisateur doit souffler dans une paille à usage unique, et l’air exprimé est analysé par la machine, qui fait la taille d’une valise cabine. Grâce à la technique de chromatographie en phase gazeuse, couplée à la spectrométrie de masse, le test détecte cinq composés organiques volatils associé au SARS-CoV-2. Cette "valise" de dépistage a été conçue pour être utilisée dans des établissements de santé agréés ou par des opérateurs formés par des professionnels de santé.
Des résultats similaires aux autres techniques de dépistage
Une étude menée auprès de 2409 personnes a été réalisée pour valider cette technique de dépistage. Les résultats montrent que le test a une sensibilité de 91,2%, soit le pourcentage d'échantillons positifs correctement identifiés par le test, et une spécificité de 99,3 %, qui indique le pourcentage d'échantillons négatifs correctement identifiés par le test. Ces données sont similaires à celles obtenues avec des tests PCR ou antigéniques, et supérieures à celles des autotests. Mais pour obtenir un résultat fiable, le test de l’haleine doit être réalisé dans des conditions particulières, car certains aliments ou substances peuvent fausser le résultat. Ainsi, le mode d’emploi précise que les personnes testées ne doivent ni fumer, ni boire, ni manger dans les 15 minutes qui précédent le dépistage.
Une solution pour faciliter le dépistage
Des contraintes probablement plus faciles à supporter que la sensation d’un écouvillon dans les narines. "Tout le monde ne peut pas fournir un échantillon nasal facilement", rappelle Nathaniel Hafer, biologiste moléculaire et expert en tests à l'UMass Chan Medical School au New York Times. Cette nouvelle technique pourrait faciliter le dépistage chez les plus jeunes et les plus âgés, pour qui le test nasal peut être difficile. Selon le scientifique, cet élargissement des méthodes de dépistage est "vraiment précieux". "Cette autorisation est un nouvel exemple de l'innovation rapide qui se produit autour des tests de diagnostic de la Covid-19", s’est félicité Jeff Shuren, directeur du Center for Devices and Radiological Health de la FDA. Après cette autorisation, l’entreprise InspectIR, qui produit et commercialise le test, a annoncé pouvoir fabriquer environ 100 appareils par semaine. À ce rythme, le nouvel outil pourrait bientôt permettre d’analyser près de 64 000 échantillons par mois.