Une prothèse dentaire est un dispositif qui a pour but de remplacer une ou plusieurs dents absentes. Elle peut être portée par les personnes qui n’ont plus de dents ou les adultes à qui ils manquent quelques dents. Selon des chercheurs de l'école de médecine de l'université de l'Indiana (États-Unis), ce dispositif peut avoir un impact négatif sur l’alimentation de son utilisateur. Afin de parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont réalisé une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of Prosthodontics.
Analyser les marqueurs de malnutrition
Pour les besoins des travaux, les auteurs ont analysé les dossiers médicaux de 10.481 patients, dont l’âge moyen était de 56 ans. Au total, 3.519 participants portaient des prothèses dentaires, entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2018, et 6.962 volontaires n'ont pas eu recours à ce dispositif. Afin d’évaluer le profil nutritionnel des patients, ils ont examiné les biomarqueurs nutritionnels, plus précisément les marqueurs de malnutrition.
Ces derniers "ont été sélectionnés à partir des rapports de laboratoire pour l'hémogramme complet, le profil métabolique complet, les lipides et les panels thyroïdiens", ont précisé les chercheurs. Ils ont comparé les résultats de laboratoire obtenus deux ans avant que le patient ne porte une prothèse dentaire et deux ans après.
Une baisse des biomarqueurs nutritionnels
D’après les résultats, une baisse significative de certains marqueurs nutritionnels a été observée chez les porteurs de prothèses dentaires au cours des deux années. Les chercheurs ont constaté une diminution de l’albumine sérique (protéine), du calcium, de la créatinine (un déchet métabolique normal), de l’hémoglobine après le port de ce dispositif. L’étude a montré des variations des biomarqueurs nutritionnels chez les porteurs de prothèses dentaires, ce qui suggère un risque de dénutrition et la possibilité d'utiliser certains biomarqueurs nutritionnels pour surveiller le profil nutritionnel des patients.
"Les prothèses dentaires représentent un changement important pour une personne. Elles n'offrent pas la même efficacité de mastication, ce qui peut modifier les habitudes alimentaires. Les dentistes doivent en être conscients et donner des conseils ou orienter les patients vers des spécialistes en nutrition. Ces patients ont besoin d'un suivi pendant et après la transition", a déclaré Thankam Thyvalikakath, auteur principal des travaux, dans un communiqué.