- Statistiquement, l’apnée du sommeil concerne davantage les hommes que les femmes.
- 16% des patients diabétiques de type 2 souffrent d’apnée du sommeil.
Au moins 30% des plus de 65 ans sont concernés par l’apnée du sommeil selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Souvent, c’est d’ailleurs aux adultes que l’on pense quand on parle de ce syndrome. Et pourtant, les enfants seraient parfois plus concernés : “au moins un enfant sur vingt”, a estimé Madiha Ellaffi, pneumo-allergologue lors d’un webinaire organisé à l’occasion de la 22e Journée nationale du sommeil, le 18 mars.
Des complications cardiovasculaires
L’apnée du sommeil est un syndrome qui se caractérise par des interruptions répétées et incontrôlées de la respiration pendant le sommeil. En général, les patients subissent, sans en avoir conscience, des micro-réveils pendant la nuit ce qui perturbe leur sommeil et a des conséquences dans leur vie quotidienne : des somnolences pendant la journée, des difficultés de concentration ou de mémoire. Certains ont aussi des complications cardiovasculaires comme de l’hypertension artérielle.
Plus d’enfants concernés qu’on ne le pense par l’apnée du sommeil
Un enfant sur vingt est une proportion 100 fois supérieure à celle des maladies dites rares, ce qui signifie que ce problème est finalement assez répandu dans la population jeune. "Souvent j’entends dire : "tiens, il ronfle comme son grand-père"… Non, un enfant qui ronfle, ce n’est pas normal, assure Patricia Franco, responsable de l’unité de sommeil pédiatrique à l’Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) de Bron, près de Lyon. Si l’enfant ronfle toutes les nuits, de façon prolongée et intense, il faut penser aux apnées du sommeil (...) ce message ne passe pas assez dans les familles."
“Les micro-éveils (...) vont altérer le développement psychomoteur de l’enfant”
Chez les enfants et les adolescents, l’apnée du sommeil peut pourtant avoir des conséquences importantes. En effet, la perturbation des nuits peut engendrer une fatigue chronique, une hyperactivité, un déficit d’attention à l’école, etc. "C’est lors du sommeil paradoxal (rêve) qu’on enregistre les apprentissages de la journée, développe André Stagnara, cadre de rééducation à La Maisonnée, établissement de soins de suite pédiatrique situé à Francheville (Rhône). Les micro-éveils associés à des baisses d’oxygénation vont altérer le développement psychomoteur de l’enfant (...) On n’imagine pas le potentiel perdu."
2% des enfants concernés par l’apnée du sommeil
Selon l’Inserm, près de 2% des enfants âgés de deux à six ans seraient concernés par l’apnée du sommeil. Dans la majorité des cas, ce problème respiratoire est lié à la présence de grosses amygdales et des végétations. Il suffit, bien souvent, de les retirer pour que l'apnée du sommeil s’arrête. Pour diagnostiquer ce syndrome, des enregistrements du sommeil des patients doivent être réalisés dans un centre spécialisé ou à domicile.
L’obésité, un facteur de risque
"Il apparaît que l’obésité accroît nettement le risque d’apnée du sommeil chez les enfants et les adolescents", estime l’Inserm. Souvent, en parallèle du traitement, les médecins recommandent donc aux patients - les adultes comme les plus jeunes - d’avoir un mode de vie actif, ce qui permet de perdre ou limiter la prise de poids et, in fine, lutter contre l’apnée du sommeil.