Si s’arracher de temps en temps quelques cheveux blancs ou fourchus est souvent anodin, cela évolue chez certaines personnes vers une véritable maladie : la trichotillomanie.
Répertoriée comme maladie mentale dans le DSM5, la trichotillomanie consiste à s’arracher de manière répétitive et obsessionnelle les cheveux, les sourcils ou les poils. Certains malades le font avec leurs doigts, d’autres avec une pince à épiler, parfois en se regardant dans le miroir.
Des symptômes fluctuants
"La trichotillomanie est généralement chronique, avec des symptômes fluctuants si elle n'est pas traitée. Les sites de trichotillomanie peuvent ainsi changer au fil du temps", précise le MSD. "Une gamme de rituels peut aussi accompagner l'arrachage les cheveux. Les patients peuvent par exemple rechercher méticuleusement un type particulier de cheveux à enlever, essayer de s'assurer qu’ils soient tirés d'une manière particulière, les rouler entre leurs doigts, les passer entre leurs dents, les mordre ou les avaler", expliquent les experts.
Ce trouble s’installe généralement juste avant ou après la puberté, et touche majoritairement le sexe féminin. Il est généralement déclenché par des émotions ou des sensation négatives telles que les démangeaisons, la douleur, la dépression, l’ennui ou l’anxiété, et aurait peut-être en partie une origine génétique.
Honte
Si certains malades peuvent s’arracher les cheveux de manière inconsciente, d’autres peuvent avoir honte de leur apparence ou de leur incapacité à contrôler leur comportement, ce qui impacte fortement leur qualité de vie.
Aucun traitement médicamenteux n’existe aujourd’hui pour venir en aide aux malades, même si l’acide aminé appelé N-acétylcisteine a récemment donné de bons résultats dans un essai clinique. En revanche, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), qui apprennent aux personnes atteintes de trichotillomanie à remplacer l’arrachage de cheveux par d’autres actions, peuvent fonctionner.