- En France, 4 % de la population souffre de l’apnée du sommeil.
- Ce trouble de la ventilation nocturne peut être provoqué par le surpoids et l’obésité, l’âge, le sexe, des anomalies de taille et de position de la mâchoire, des conséquences de problèmes ORL ou encore la consommation d’alcool, de sédatifs et de tabac.
Irritabilité, prise de poids, troubles de la concentration et de la mémoire… Il s’agit des conséquences d’un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité. D’après une étude publiée récemment dans la revue Sleep, les comportements à risque au volant sont eux aussi associés à la sévérité de l'apnée du sommeil, qui empêche les patients d’avoir un sommeil profond et réparateur. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l’université Washington de Saint-Louis ont observé les habitudes de conduite et de sommeil de 96 personnes âgées dans des conditions réelles.
Afin d’identifier les adultes atteints d’apnée du sommeil et mesurer la gravité du trouble, ils ont utilisé un test à domicile. Les scientifiques ont indiqué que moins de cinq interruptions de la respiration par heure étaient considérées comme normales, cinq à 15 interruptions sont des apnées du sommeil légères, 15 à 30 sont modérées et plus de 30 sont graves. Pour évaluer la conduite des volontaires, les chercheurs ont installé une puce dans la voiture des participants et les ont suivi pendant un an, en se concentrant sur les épisodes de freinage brusque, d'accélération soudaine et d'excès de vitesse. Au total, ils ont collecté des données sur plus de 100.000 trajets.
Un lien entre les accidents de route et la somnolence causée par l’apnée du sommeil
Les auteurs ont constaté qu'une sévérité plus élevée de ce trouble de la ventilation nocturne était associée à une incidence plus élevée de comportements à haut risque au volant. D’après les résultats, pour huit interruptions supplémentaires de la respiration par heure, le risque de faire un geste dangereux au volant, tel qu'un excès de vitesse, un freinage brusque ou une accélération soudaine, augmentait de 27 %. "Plus vous êtes fatigué, moins vous êtes attentif et apte à accomplir une tâche, surtout si elle change constamment", a indiqué Ganesh M. Babulal, auteur des travaux, dans un communiqué.
Selon l’étude, l’augmentation de l'âge était associée à un risque plus élevé de comportements de conduite à haut risque chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. "Nous ne pouvons pas simplement leur dire de renoncer à leurs clés de voiture. Lorsque les personnes âgées cessent de conduire, elles perdent une grande partie de leur indépendance et de leur mobilité, ce qui est souvent associé à des résultats négatifs sur le plan sanitaire et social. Ce que nous voulons comprendre, c'est ce qui les expose à un risque plus élevé afin de pouvoir intervenir et les aider à conduire, en toute sécurité, le plus longtemps possible", a ajouté le chercheur.
Les scientifiques ont spécifié que les comportements à risque au volant liés à un taux plus élevé d'accidents de la route chez les personnes âgées sont associés à la gravité de l'apnée du sommeil et à la maladie d’Alzheimer, même chez les personnes ne présentant pas de déclin cognitif. "D'autres travaux sont nécessaires pour déterminer si le traitement de l'apnée du sommeil diminue les comportements de conduite à haut risque et donc les accidents de la route", peut-on lire dans les recherches.