Le dispositif de télésurveillance CAPRI développé à Gustave Roussy a démontré de manière scientifique son apport chez les patients vivant avec un cancer sous traitement oral, selon une nouvelle étude clinique publiée dans Nature Medicine.
"La première pierre de la digitalisation"
"Ces résultats ouvrent la voie au suivi digital de ces malades, et positionne Gustave Roussy comme un des leaders et pionniers sur l’importance du recours à l’innovation numérique pour assurer une meilleure sécurité et qualité de suivi des patients traités pour un cancer", estiment les auteurs de la recherche. "Plus globalement, ils posent la première pierre de la digitalisation généralisée des parcours patients telle que le projet stratégique institutionnel 2030 de Gustave Roussy l’a définie", ajoutent-ils.
De nombreux malades atteints de cancer nécessitent des soins au long cours, aujourd’hui souvent constitués de thérapies orales. L'objectif de l'étude clinique randomisée de phase IIII de Gustave Roussy était de déterminer si une intervention combinant un système de suivi à distance (piloté par deux infirmières et une application en plus des soins habituels) améliorait la prise en charge des patients comparativement au suivi classique sur une durée de 6 mois.
Moins d'hospitalisations
A la fin des tests, sur 559 malades évaluables, la dose intensité relative* a été plus élevée dans le bras avec le suivi digital (93,4 %) par rapport au suivi classique (89,4 %) de manière statistiquement significative. L’étude a aussi mesuré l’utilité du dispositif CAPRI auprès des patients avec le score PACIC (Patient Assessment of Chronic illness care / Qualité des soins perçue par un patient atteint d’une maladie chronique), qui a été plus élevé dans le dispositif de surveillance numérique que dans le suivi classique. CAPRI a également permis de réduire les durées d'hospitalisation en cours de traitement (2,82 contre 4,44 jours), tout comme le recours aux urgences (15,1 % contre 22) et les toxicités les plus sévères liées au traitement (27,6 % contre 36,9 %).
"Ces résultats démontrent scientifiquement et de manière significative qu’un suivi digital à distance des patients atteints de tous types de tumeurs solides à un stade avancé et traités par anticancéreux oraux améliore conjointement la qualité des soins et l’expérience de ces patients, tout en réduisant les venues à l’hôpital, et qu’il est possible de conjuguer digital et humanité", concluent les chercheurs français.
*L'intensité de dose de traitement effectivement reçue par le patient.