Si, le "régime de longévité" existe ! Des pratiques alimentaires pourraient offrir de meilleures chances de vivre plus longtemps. C'est ce qu'affirme le Pr Valter Longo de l'université de Caroline du Sud après avoir, avec son équipe, analysé de centaines d'études sur la nutrition, les maladies et la longévité combinées à leurs propres travaux sur le vieillissement. Leur article a été publié dans la revue Cell.
"Nous avons exploré le lien entre les nutriments, le jeûne, les gènes et la longévité chez les espèces à courte durée de vie et connecté ces liens avec des études cliniques et épidémiologiques chez les humains y compris centenaires et nous pouvons ainsi commencer à définir un régime de longévité qui représente une base solide pour des recommandations nutritionnelles", précise le Pr Valter Longo.
Périodes de jeûne
Alors, concrètement, que faudrait-il manger pour vivre le plus longtemps possible ? Réponse, selon les auteurs de ce travail : un apport modéré à élevé en glucides provenant de sources non raffinées, des protéines provenant principalement de sources végétales, quelques graisses végétales pour les besoins énergétiques, et tout cela avec des repas répartis dans une fenêtre de 11 à 12 heures avec, tous les 3 à 4 mois, un cycle de 5 jours de régime de jeûne pour aider à réduire la résistance à l'insuline.
Voilà pour la théorie. En pratique, cela donne des assiettes comprenant des légumes, quelques poissons, de la viande blanche mais pas de viande rouge ni der charcuterie, des graines à faible teneur en sucre, des noix, de l'huile d'olive et du chocolat noir !
Une alimentation proche du régime méditerranéen
Pour valider -ou non- ces éléments, les chercheurs souhaitent réaliser une nouvelle étude portant sur 500 personnes et qui se déroulera dans le sud de l'Italie. Un endroit qui n'est pas déterminé au hasard mais parce que le "régime de longévité" présente des similitudes -mais aussi quelques différences- avec le régime méditerranéen assez largement pratiqué dans cette région. Comme la Sardaigne, l'île d'Okinawa au Japon ou la région de Loma Linda en Californie, le sud de l'Italie compte un grand nombre de centenaires dans des communautés qui pratiquent des régimes pauvres en protéines. "Notre régime de longévité représente une évolution de ces régimes avec notre recommandation de limiter la consommation à une fenêtre de 12 heures par jour et d'avoir plusieurs périodes de jeûne dans l'année", souligne Valter Longo.
Mais un tel régime convient-il à tous ? "Il doit être adapté en fonction du sexe, de l'âge, de l'état de santé et de la génétique", admet l'auteur qui cite en exemple les personnes de plus de 65 ans qui peuvent avoir besoin de davantage de protéines pour préserver leur masse corporelle. Et il ajoute l'importance d'être accompagné par un professionnel de santé en matière de régime alimentaire pour "personnaliser un plan axé sur des petits changements pouvant être adoptés à vie plutôt que de grands changements entraînant certes une perte de graisse corporelle mais suivis d'une reprise de la graisse perdue". Un "régime longévité" qui est donc à adopter... avec modération !