- L’obésité est définie par un indice de masse corporelle (le poids divisé par la taille au carré) supérieur à 30.
- Les personnes obèses ont plus de risques de développer du diabète et des maladies cardiaques.
- Dans le cas des militaires, l’obésité limite l’endurance musculaire et cardiorespiratoire.
Plus de 130 millions de personnes sont obèses aux États-Unis. Depuis de nombreuses années, ce chiffre ne cesse d’augmenter, que ce soit chez les jeunes ou les adultes. D’abord, l’obésité est un enjeu de santé publique : les personnes obèses sont plus à risque de développer certaines maladies, notamment cardiovasculaires ; mais c’est aussi un enjeu sociétal. Dans la revue Journal of Nutrition Education and Behavior, des scientifiques expliquent que l’armée américaine peine à trouver de nouvelles recrues, notamment à cause du surpoids et de l’obésité dont souffrent les volontaires.
Candidats ou militaires déjà enrôlés, tous concernés !
"Il s'agit d'un problème complexe qui a un impact profond sur la sécurité nationale en limitant le nombre de recrues disponibles, en diminuant les candidatures au ré-enrôlement et en réduisant potentiellement le niveau de préparation d’une mission", précise l’autrice de la recherche, Sara Police, du Département de pharmacologie et des sciences nutritionnelles, de l’université du Kentucky. Ce tour de taille plus élevé parmi les candidats compromet leur capacité d’endurance et leurs performances physiques en général. Mais ce problème concerne aussi les militaires déjà enrôlés. "Le personnel en service actif gagne progressivement en excès de graisse corporelle pour une diversité de raisons, y compris, mais sans s'y limiter, le stress de la vie militaire, les aliments et les boissons riches en calories facilement disponibles et les responsabilités plus sédentaires", indique l’étude.
Poids et sécurité nationale : des liens anciens
Depuis plus de 70 ans, la question du poids est un enjeu pour l’armée américaine. À l’époque, l’institution doit lutter contre la malnutrition, fréquente parmi ses recrues. Le programme national de repas scolaires est ainsi adopté pour favoriser la sécurité alimentaire des futurs soldats en 1946. Aujourd’hui, il n’est plus question de malnutrition, mais d’apport calorique trop élevé. Pour les auteurs de l’étude, il y a deux causes principales : une hausse de la quantité de calories consommées, mais aussi l’augmentation de la taille des portions. Au fur et à mesure des années, le tour de taille des futures recrues américaines n’a fait que prendre de l’ampleur. Selon les scientifiques à l’origine de cette étude, le pourcentage de recrues éligibles dans l’armée qui dépassent les normes en termes de pourcentage de graisse corporelle a doublé pour les hommes et triplé pour les femmes depuis 1960.
Comment changer les habitudes ?
Pour l’armée américaine, la lutte contre l’obésité est devenue un véritable enjeu. Les dirigeants militaires agissent pour inciter à des changements dans les habitudes nutritionnelles et alimentaires, notamment via des initiatives dans les écoles. Mais une autre solution pourrait être l'éducation nutritionnelle directement au sein des forces armées. "Cette perspective s'appuie sur des études antérieures démontrant que des informations nutritionnelles précises et une modélisation du comportement pouvaient fortement influencer les recrues", souligne Sara Police. "La recherche pour découvrir les meilleures pratiques tiendra compte de la diversité croissante au sein des forces armées, de l'importance de l'accès à une alimentation saine et de la possibilité de soutenir l'éducation nutritionnelle grâce à un leadership éclairé", conclut l'autrice.