Des inflammations sévères du foie chez les enfants, sans explication apparente. Depuis plusieurs semaines, des cas sont signalés partout dans le monde. Aux États-Unis, les autorités sanitaires ont annoncé le lancement d’une enquête pour en comprendre les causes. Leur recherche porte sur 109 cas rapportés dans le pays, dont cinq ont conduit à un décès.
La quasi-totalité des enfants a été hospitalisée
Les autorités sanitaires américaines précisent que ces cas ont été recensés au cours des sept derniers mois. L’âge médian des enfants touchés est de deux ans. 90% d’entre eux ont du être hospitalisés, et la plupart d’entre eux ont guéri, mais 14% ont du recevoir une greffe de foie. Si la situation évolue de jour en jour, les experts américains se veulent rassurants et rappellent que les cas d’hépatite sévère demeurent très rares chez les enfants.
Un lien possible avec la Covid-19 ?
Lors d’une conférence de presse, rapportée par Le Monde, Jay Butler, directeur adjoint des CDC, en charge des maladies infectieuses, a tenu à démonter une rumeur circulant sur Internet. "La vaccination contre la Covid-19 n’est pas la cause" des hépatites inexpliquées, a-t-il précisé. D’autant que la plupart des enfants touchés sont trop jeunes pour être vaccinés. Mais l’infection à la Covid-19 est l’une des hypothèses soulevées par les chercheurs américains pour expliquer l’apparition des hépatites.
La piste d’un adénovirus
Un autre virus pourrait toutefois être l’explication à ces inflammations. Dès la fin avril, les CDC ont souligné la présence d’une infection à un adénovirus chez certains des enfants touchés par la mystérieuse hépatite. Ces virus sont généralement associés à des pathologies respiratoires, mais ils peuvent parfois provoquer des troubles intestinaux ou de l’oeil. Dans l’échantillon de 109 enfants actuellement étudié par les scientifiques américains, plus de la moitié présentait une infection à un adénovirus. Or, ces maladies ne font pas partie des pathologies à signaler pour les médecins, ce qui rend l’analyse de son impact sur les hépatites difficile à réaliser. Dans le New York Times, le Dr. Butler adresse un message aux professionnels de santé : il leur recommande de tester les enfants pour les adénovirus en cas de symptômes suspects. En France, le ministère de la santé a aussi pris des mesures pour détecter et évaluer les cas. Une feuille de route a été transmise aux professionnels de santé, pour identifier les cas d’hépatites aiguë sévère non-expliqués. La présence d'un adénovirus fait également partie des situations suspectes, en l'absence d'un diagnostic précis. Si un cas correspond aux différents critères mis en place, il doit être signalé à Santé Publique France.