- Les personnes passant au moins deux heures par semaine à l’extérieur seraient en meilleure santé.
- Selon une étude du Ministère de la transition écologique, 39 % des Français vont au moins une fois par semaine dans la nature.
Si vous vous sentez bien dans la nature, c’est tout sauf un hasard, car passer du temps dehors nous fait du bien. Selon des chercheurs de l’université Drexel, située aux États-Unis, le temps passé dehors permet d’être en meilleure santé. C’est la thèse qu’ils développent dans American Journal of Health Promotion. Ils ont analysé les liens entre notre relation à la nature et un mode de vie sain.
Comment notre relation à la nature influence notre alimentation ?
L'équipe de recherche a interrogé plus de 300 adultes vivant à Philadelphie grâce à un sondage en ligne. Les participants à l'enquête reflétaient les caractéristiques démographiques (sexe, revenu, éducation et race) de Philadelphie, selon le recensement de 2010. Les données ont été recueillies entre mai et août 2017. Les questions portaient sur leur point de vue concernant la nature, l’expérience qu’ils en avaient mais aussi sur leur régime alimentaire. Par exemple, les scientifiques ont cherché à évaluer la diversité de leur alimentation, à travers leur consommation de légumes et de fruits. "Les résultats de l'enquête montrent que les participants ayant un lien plus fort avec la nature déclarent avoir une alimentation plus variée et manger plus de fruits et légumes", concluent les chercheurs.
Différentes interprétations à ces résultats
Brandy-Joe Milliron, l’un des auteurs principaux, n’est pas surpris par ces résultats. "Le lien avec la nature a été associé à une meilleure santé cognitive, psychologique et physique et à des niveaux plus élevés de responsabilité vis-à-vis de l’environnement, explique-t-il. Nos résultats étendent cette liste d'avantages pour inclure l'apport alimentaire." Pour lui, il y a deux applications principales à cette étude : d’abord, des politiques de santé publique basées sur la promotion de la nature peuvent avoir un second effet en améliorant l’alimentation, tandis que des politiques ayant pour objectif premier d’agir sur l’alimentation en se basant sur la relation à la nature pourraient être plus efficaces, en comparaison à des interventions consacrées uniquement au régime alimentaire.
La nature sur ordonnance ?
Pour les auteurs, l'intégration d'espaces verts ou le "verdissement urbain" dans les politiques d’urbanisme, l'intégration de la nature et des parcs dans les pratiques de soins de santé et la promotion d'expériences basées sur la nature dans les salles de classe peuvent aider à développer la relation des populations avec la nature, et ainsi les aider à être en meilleure santé. Le Canada est l’un des pays pionniers en la matière. Sur la base des résultats de différentes études portant sur les bienfaits de la nature, les professionnels de santé ont décidé de prescrire la nature sur ordonnance en 2020, c’est-à-dire qu’ils recommandent à leur patient de passer plus de temps à l’extérieur. Appelé ParX, le programme conseille de passer au moins deux heures par semaine à l'extérieur, le tout réparti en session de 20 minutes minimum.