- Chez la gent masculine, le tour de taille n'était pas significativement associé à un risque de fractures.
- Les hommes ayant un IMC inférieur ou égal à 17,5 kg/m² présentaient un risque deux fois plus élevé de fracture du membre supérieur distal par rapport aux hommes ayant un IMC de 25 kg/m².
"On a longtemps pensé que l'obésité était un facteur de protection contre les fractures. Cependant, des résultats contradictoires sont apparus ces dernières années sur la relation entre l'obésité et le risque de fracture. Cela peut s'expliquer par le fait que l'association entre l'obésité et le risque de fracture semble varier selon le sexe", ont indiqué des chercheurs canadiens. Afin d’évaluer les relations spécifiques au sexe entre l'obésité, définie par l'indice de masse corporelle (IMC) ou le tour de taille, et l'incidence des ruptures d’un os, ils ont décidé de mener une étude présentée au Congrès européen sur l'obésité (ECO) à Maastricht, aux Pays-Bas, la semaine dernière.
Pour les besoins de leurs travaux, les scientifiques ont analysé une cohorte, appelée "CARTaGENE", portant sur 19.537 Québécois âgés de 40 à 70 ans. Les participants ont été sélectionnés au hasard entre 2009 et 2010 et ont été suivis jusqu'au 31 mars 2016. L'IMC et le tour de taille des volontaires ont été mesurés lors de leur inscription. Quant aux fractures, elles ont été identifiées à l'aide d'un algorithme.
Un lien entre le tour de taille et l'incidence des fractures chez la gent féminine
D’après les données, au cours du suivi d’environ 6 ans, 497 femmes et 323 hommes ont subi une fracture. "Chez les femmes, un tour de taille plus élevé était associé à un risque accru de rupture d’un os", peut-on lire dans les résultats. Pour chaque augmentation de 5 cm du tour de taille, le risque de fracture, toutes zones corporelles confondues, était supérieur de 3 % et le risque de fracture au niveau des membres inférieurs était supérieur de 7 %. Selon l’étude, l’association entre le tour de taille et les fractures de la cheville était particulièrement forte.
"Par rapport aux femmes ayant un IMC de 25 kg/m², celles ayant un IMC de 27,5 à 40 kg/m² présentaient un risque plus élevé de fractures des membres inférieurs, augmentant de 5 % à 40 %, tandis que les femmes ayant un IMC de 22,5 kg/m² présentaient un risque de fracture de cette zone inférieure de 5 %", ont détaillé les chercheurs. D’après eux, il est nécessaire de comprendre les mécanismes par lesquels les femmes obèses sont plus susceptibles de subir des fractures afin de développer des moyens de prévention.