"La mort des neurones producteurs de dopamine dans la substantia nigra pars compacta (substance noire du cerveau) est une caractéristique pathologique déterminante de la maladie de Parkinson. Néanmoins, les caractéristiques moléculaires associées à la vulnérabilité des neurones à dopamine n'ont pas encore été complètement identifiées", peut-on lire dans une étude publiée dans la revue Nature Neuroscience le 5 mai.
Un type de neurones particulièrement vulnérable à la mort cellulaire
Dans le cadre de ces travaux, des scientifiques du Stanley Center for Psychiatric Research du Broad Institute du MIT et de Harvard (États-Unis) ont comparé les modèles d'expression génétique de patients atteints de la maladie de Parkinson et de personnes n'ayant jamais reçu de diagnostic de cette affection.
Ils ont identifié 10 sous-types distincts de neurones dopaminergiques dans la substance noire de leur cerveau, dont un qui semble être uniquement vulnérable aux effets des variantes de l'ADN associées à la maladie. Il s’agissait d’un type de neurones marqué par l'expression d'un gène appelé "AGTR1". Il présentait "la plus forte régulation des cibles de TP53 et NR2F2, désignant les processus moléculaires associés à la dégénérescence".
"Nous avons été surpris qu'un seul sous-type spécifique de neurones dopaminergiques soit si particulièrement vulnérable. Nous nous attendions à ce que de nombreuses populations soient également vulnérables, sur la base de travaux antérieurs, mais ce n'était pas le cas", a déclaré Evan Macosko, auteur des travaux, dans un communiqué.
"Les gènes de risque agissent non pas dans les neurones mais dans un autre type de cellule du cerveau"
D’après les résultats, la génétique humaine agit dans ces cellules nerveuses pour les rendre plus vulnérables à la mort cellulaire. "Nous savons que des variations de certains gènes et régions génétiques peuvent accroître le risque de développer la maladie de Parkinson. Nous avons constaté que ces gènes de risque sont exprimés de manière préférentielle dans les cellules qui meurent. (…) Dans la maladie d'Alzheimer, les gènes de risque sont principalement extrinsèques, c'est-à-dire qu'ils agissent non pas dans les neurones mais dans un autre type de cellule du cerveau, la microglie, qui, par le biais d'un mécanisme neuro-immunitaire, entraîne une plus grande neurodégénérescence", a expliqué Evan Macosko. Selon les chercheurs, cette découverte pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour cette maladie neurodégénérative.