Comment la pandémie a-t-elle affecté la prévalence de la dépression post-partum ? C’est la question que se sont posés des chercheurs de l’université de Virginie aux États-Unis. Pour y répondre, ils ont décidé de réaliser une étude parue dans la revue Journal of Psychiatric Research. Dans ces travaux, les scientifiques ont tenté de déterminer l’association entre le début de l’épidémie de Covid-19 et les changements concernant les symptômes dépressifs post-partum chez les femmes américaines.
Pour mener à bien leur étude, les auteurs ont analysé des données recueillies, entre janvier 2018 et mars 2021, auprès des utilisatrices de l'application de santé Flo. Ces dernières ont répondu à une enquête sur leur humeur durant les 90 jours qui ont suivi l'accouchement. Au total 278.000 réponses ont été collectées. Ces informations ont ensuite été synchronisées avec des données du gouvernement américain sur les cas et les décès de Covid-19 de mars 2020 à mars 2021, ainsi que des chiffres sur le chômage.
Une hausse des dépressions post-partum durant la première année de la pandémie
"Il y a eu une augmentation significative des dépressions post-partum au cours de la pandémie", peut-on lire dans l’étude. D’après les résultats, les taux nationaux de dépression post-partum sont passés de 6,5 % avant la pandémie à 6,9 % après l’épidémie de coronavirus. À l'échelle nationale, les taux de symptômes dépressifs après l’accouchement ont augmenté régulièrement au cours de la première année de la pandémie, atteignant un maximum de 7,7 % entre décembre 2020 et mars 2021.
Selon les chercheurs, les femmes habitant dans les états qui comptaient moins de décès liés au coronavirus ont présenté une augmentation plus importante des symptômes dépressifs après l’accouchement, due à des sentiments d'anxiété et de désespoir plus marqués. Quant aux états ayant un taux de chômage plus faible chez les femmes en 2020, ils ont également constaté une plus grande augmentation des symptômes à cause d’un sentiment d'épuisement émotionnel et d'une absence d'énergie pour s'occuper d'un enfant.
"Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour identifier les facteurs individuels qui peuvent être à l'origine de ces différences", ont conclu les auteurs.