- 64 départements sont désormais en alerte rouge au moustique tigre
- La période d’activité du moustique tigre est de mai à novembre
Avec le retour des fortes chaleurs, il est fort probable que vous croisiez sa route: en effet, le moustique tigre, reconnaissable à ses rayures noires et blanches, est quasiment partout! Cette espèce potentiellement dangereuse est désormais implantée et active sur 67% du territoire français, alerte le site Vigilance Moustiques.
Vigilance rouge
D’après leur carte actualisée du moustique tigre département par département, la progression du moustique tigre est toujours spectaculaire avec 6 nouveaux départements placés en vigilance rouge, soit 64 au total : Mayenne, Cantal, Haute-Vienne, Jura, Drôme et Doubs rejoignent ainsi les 58 départements dans lesquels le moustique tigre était déjà implanté et actif en 2020.
6 départements sont désormais en vigilance orange, c’est à dire que le moustique tigre y a été intercepté ponctuellement dans les 5 dernières années : Allier, Loir et Cher, Haute Loire, Oise, Yonne, Val d’Oise. 26 départements sont toujours en vigilance jaune : ils font l’objet d’une veille entomologique spécialement dédiée à la surveillance du moustique tigre, sans qu’aucun spécimen n’y ait été officiellement intercepté ponctuellement. Ainsi, 70 départements sont colonisés ou bien en passe de l’être car les départements qui sont en vigilance orange passent tôt ou tard en vigilance rouge.
Réflexes à connaître
Le moustique tigre est essentiellement urbain. Son caractère anthropophile (qui aime les lieux habités par l’homme) explique qu’une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s’en débarrasser.
Mais il y a des réflexes à connaître pour limiter sa propagation. Le premier remède consiste à éliminer régulièrement toutes les eaux stagnantes puisque le moustique tigre pond exclusivement à proximité des eaux stagnante, réceptacles naturels ou artificiels. Au contact de l’eau, ses oeufs éclosent et donnent immédiatement naissance à des larves, qui se transforment à leur tour en moustiques au bout de 5 à 6 jours.
Chez les moustiques, seule la femelle pique. La piqûre intervient après l’accouplement, une fois la femelle fécondée. Avant de pondre, le moustique femelle a en effet besoin de piquer pour récolter le sang qui lui fournira les protéines nécessaires pour pondre en moyenne 200 oeufs. Elle peut potentiellement donner naissance à 3000 moustiques!
Il est recommandé également d’installer un ou deux pièges à proximité des zones de vie, de faire brûler une spirale anti-moustique chaque soir et d’utiliser une raquette électrique. On peut contribuer à la lutte contre le moustique tigre en signalant sa présence.
Un nom trompeur
Le moustique tigre est traître: contrairement au moustique commun (Culex) qui a plutôt tendance à piquer la nuit et dont le vol est bruyant, le moustique tigre est diurne, c’est-à-dire qu’il pique le jour (principalement le matin et le soir) et il est silencieux. Il est plus petit qu’une pièce de 1 centime d’euro (soit moins de 0,5 centimètre) et son nom est trompeur puisque le moustique tigre n’est pas jaune et noir mais bien blanc et noir. Il est également caractérisé par la présence d’une ligne dorsale blanche le long de son thorax et ses pattes sont rayées.
Vecteur de nombreux virus
En zone tropicale, les maladies dues aux moustiques (paludisme, fièvre jaune, dengue, west nile virus…) constituent un enjeu majeur de santé publique. Le moustique tigre peut en effet être vecteur de nombreux virus comme ceux de la dengue, du Zika ou du chikungunya.
Ces virus, sans vaccin, provoquent fièvre importante, maux de tête, fatigue intense et parfois des irruptions cutanées. Les formes graves de la dengue peut provoquer une hémorragie mortelle, celle du chikungunya des complications neurologiques et celle du Zika dans de rares cas une paralysie mortelle ou provoquer des malformations de fœtus.
Ces virus ne circulent pas activement en France métropolitaine mais la survenue de cas secondaires dits « autochtones » (contractés sans voyage) peuvent se déclarer suite au retour de cas « importés ». Des personnes porteuses du virus en provenance de l’étranger peuvent en effet transmettre le virus à une autre personne à l’occasion d’une piqûre de moustique tigre.
En 2019, Santé Publique France a comptabilisé 113 cas confirmés ou probables de chikungunya, 923 cas de dengue et 17 cas d’infection au virus Zika. L'immense majorité de ces cas résulte d'une contamination lors d'un voyage dans un pays tropical comme la Thaïlande, la Côte-d'Ivoire, Cuba, le Congo ou alors dans les départements d'Outre-mer comme les Antilles et la Réunion. Parmi ces contaminations, 9 cas de dengue et 3 de zika sont dits "autochtones", c'est-à-dire contractés en France métropolitaine.