Plus de 63 000 personnes vivent grâce à un organe greffé en France, selon l’agence de la Biomédecine. Tout comme les patients sous dialyse - une méthode d'épuration du sang - , sous chimiothérapie ou biothérapie, les personnes greffées font partie des immunodéprimées.
Pour eux, la fin du masque dès ce lundi 16 mai dans les transports en commun n’est pas une bonne nouvelle. En effet, le système immunitaire de ces patients n’est plus en mesure de combattre les agents pathogènes, tels que les virus, les bactéries ou les parasites. Ils sont donc plus à risque de développer une forme grave de la Covid-19.
“Nous, on peut en mourir”...
"Aujourd’hui par exemple quand je réserve un billet de TGV, je prends une place isolée pour être certain de ne pas avoir quelqu’un autour de moi de trop proche et je garde mon masque FFP2 à partir de l’entrée de la gare jusqu’à la sortie. Nous, on peut en mourir" du coronavirus, explique Stéphane, greffé du rein il y a deux ans, au micro d'Europe 1.
Stéphane a reçu quatre doses de vaccin, mais de précédentes études ont déjà montré que les patients immunodéprimés ne réagiraient pas aussi bien que le reste de la population. Autrement dit, sur eux, il serait moins efficace car même après vaccination, ils ne fabriqueraient pas assez d'anticorps pour combattre le virus.
D’ailleurs, certains patients ayant reçu les deux doses de vaccin contre la Covid-19 sont, malgré cela, tombés malades. Ainsi, selon les dernières recommandations du gouvernement, “les personnes immunodéprimées ayant déjà reçu un schéma de primo-vaccination à deux, trois ou quatre doses, sont éligibles à une dose de rappel 3 mois après leur dernière injection si elles répondent à la vaccination”.
“Porter un masque, ça ne me semble pas être un sacrifice inconsidéré”
Pour sensibiliser la population, l’association de patients atteints de maladies rénales, Renaloo, appelle à plus de solidarité : "tout le monde est fatigué de cette épidémie, mais en même temps porter un masque ça ne me semble pas un sacrifice inconsidéré s’il s’agit de préserver la santé de personnes fragiles et de sauver leur vie", a expliqué Ivanie Caillé, fondatrice de l'association Renaloo à Europe 1.
Selon l’association Renaloo, les patients immunodéprimés représentent 40% des personnes en réanimation pour cause de Covid-19.