- Au-delà de l'âge de l'homme qui les produit, l'âge "réel" des spermatozoïdes peut être impacté par des facteurs génétiques et environnementaux
- C'est cet âge biologique qui permet de prédire les chances d'une grossesse
"Dites-moi l'âge biologique du sperme de votre partenaire, je vous dirai quelles sont vos chances de grossesse". Voilà en clair le leçon que les femmes -et bien sûr leur conjoint !- peuvent retirer de l'étude réalisée et publiée par des chercheurs de la Wayne State University School of Medicine qui explique que le vieillissement des spermatozoïdes peut être un biomarqueur prédisant le succès de la reproduction au sein d'un couple, des résultats qui "soulignent l'importance du partenaire masculin", comme le précisent les auteurs.
Facteurs génétiques et conditions environnementales
Encore faut-il pouvoir évaluer l'âge biologique des spermatozoïdes qui ne correspond pas toujours à l'âge chronologique de celui qui les produit. "Cet âge chronologique n'intègre pas les facteurs génétiques et externes cumulatifs ni les conditions environnementales", précise en effet le Pr Richard Pilsner, auteur principal de ces travaux. C'est la raison pour laquelle les résultats de qualité du sperme utilisant les directives de l'OMS pour évaluer l'infertilité masculine pendant des décennies restent de mauvais prédicteurs des résultats de la reproduction.
Donc place au vieillissement biologique, plutôt que chronologique, pour mesurer la probabilité d'une grossesse. Au terme d'une étude qui a porté sur 379 partenaires masculins de couples ayant interrompu l'utilisation de la contraception, la probabilité cumulée de grossesse est apparue comme inférieure de 17% après 12 mois pour les couples avec des partenaires masculins dont les spermatozoïdes étaient épigénétiquement les plus âgés, cette catégorie intégrant notamment les hommes qui étaient fumeurs.
Comprendre le lien entre l'âge des spermatozoïdes et la santé des enfants
"Il y a un besoin critique de nouvelles mesures de la fécondité masculine pour évaluer le succès global de la reproduction chez les couples dans la population générale", notent les auteurs de cette étude. Un besoins d'autant plus important, selon eux, que les pères chronologiquement plus âgés ont un risque accru d'avoir des enfants avec des résultats neurologiques indésirables et qu'il est "important de comprendre la relation potentielle du vieillissement épigénétique des spermatozoïdes sur la santé et le développement des enfants".