- Un cancer du sein est dit invasif lorsque les cellules cancéreuses migrent au-delà de la tumeur initiale.
- Selon l’institut national du cancer, lorsqu’il touche les hommes, il s’agit généralement d’un carcinome canalaire infiltrant.
- L’évolution et la prise en charge de la maladie sont similaires chez l’homme et la femme.
C’est un cancer rare, peu connu, aux causes incertaines : le cancer du sein masculin. Selon l’institut national du cancer, il représente moins d’1% de l’ensemble des cancers du sein diagnostiqués chaque année en France. Dans une recherche parue dans Breast Cancer Research, une équipe britannique s’est intéressée aux causes de la maladie chez l’homme. Selon leurs conclusions, elle pourrait être liée à l’infertilité.
Près de 2 000 participants
Au total, les scientifiques de l’institut de recherche sur le cancer de Londres ont interrogé 1998 hommes, résidant au Pays de Galles ou en Angleterre, tous atteints d’un cancer du sein. Les participants ont répondu à différentes questions, notamment sur leur fertilité et celle de leur partenaire. Au total, 5,6% d'entre eux ont signalé souffrir d'infertilité et 19,2% n’avaient pas d’enfants.
Leurs données ont ensuite été comparées avec celles de 1597 hommes, constituant le groupe témoin. Les auteurs de l'étude ont alors remarqué que les hommes ayant eu un cancer du sein étaient plus nombreux à signaler des problèmes de fertilité, et qu’il y avait davantage d’hommes sans enfant parmi eux, en comparaison au groupe témoin. Ils concluent donc que les hommes stériles ont deux fois plus de risque de développer un cancer du sein invasif en comparaison aux hommes n’ayant pas de problème de fertilité.
D’autres causes potentielles ont aussi été étudiées par les auteurs de cette étude. La consommation d'alcool, le tabagisme, les antécédents familiaux de cancer du sein et les maladies du foie ont été pris en compte, mais les chercheurs n’ont trouvé "aucune preuve solide que ces facteurs affectaient les résultats".
Des cas peu nombreux, difficiles à analyser
"Les causes du cancer du sein chez les hommes sont largement inconnues, en partie parce qu'il est rare et aussi parce que les études précédentes étaient de petite taille", précise Michael Jones, auteur principal de cette étude. Dans une interview à Sciences et Avenir, il souligne qu’il leur a fallu douze ans pour trouver suffisamment de patients pour réaliser cette recherche. Mais pour lui, il est primordial de continuer à travailler sur cette thématique. "Les preuves présentées dans notre étude suggèrent que l'association de l'infertilité et du cancer du sein devrait être confirmée par des recherches supplémentaires et que de futures enquêtes sont nécessaires sur les facteurs sous-jacents potentiels, tels que les déséquilibres hormonaux."