- Des chercheurs ont découvert un traitement qui permettrait de faire régresser des taches de naissance dangereuses et prévenir le mélanome
- Environ un nourrisson sur 20 000 naît avec ce que l'on appelle un nævus géant congénital
"Eviter une intervention chirurgicale lourde", voilà le but des chercheurs de l’Hôpital général du Massachusetts (MGH) aux Etats-unis qui ont publié une étude dans la revue Cell sur la prise en charge des grains de beauté géants.
Actuellement, lorsqu’un enfant né avec un nævus géant congénital - un énorme grain de beauté pigmenté qui peut couvrir une grande partie du visage et du corps, de nombreux patients décident de faire subir à leur enfant un acte chirurgicale pour enlever toute la lésion, ce qui peut entraîner des cicatrices importantes et permanentes.
Cela en raison de l'apparence du grain de beauté et aussi du risque de développement ultérieur d'un cancer de la peau qui est l’un des cancers les plus mortels chez l'enfant.
En effet, dans cette anomalie cutanée rare et encore méconnue de nos jours, la lésion est supérieure ou égale à 6 cm² à la naissance et lors de la croissance de l’enfant, ce grain de beauté va grandir de manière proportionnelle.
Traitements médicamenteux
"Les objectifs de notre étude étaient de développer une série de modèles animaux conçus pour élucider les caractéristiques biologiques clés de ces lésions, et de tester des traitements médicamenteux non chirurgicaux sur la peau, visant à faire régresser les cellules naeviques, éliminant ainsi la nécessité de traitements chirurgicaux", explique l'auteur principal David E. Fisher, médecin chercheur, directeur du programme de mélanome du MGH Cancer Center et directeur du Cutaneous Biology Research Center du MGH.
Ils ont découvert que plusieurs médicaments peuvent être appliqués sur la peau pour faire régresser les lésions, et qu'un médicament topique, donc à usage local, protège également contre le cancer de la peau.
Les modèles comprenaient des souris modifiées pour exprimer un gène appelé NRAS qui contient une mutation connue pour causer la plupart des naevus géants congénitaux chez l'homme, ainsi que des souris avec des greffes de peau contenant des naevus géants congénitaux humains.
Ils ont pu ainsi analyser les différentes phases de ces nævus afin de mieux comprendre comment ils se forment et se développent.
Régressions significatives
En outre, lorsque les scientifiques ont utilisé ces modèles pour tester des applications locales de médicaments simples ou combinés qui bloquent les voies de signalisation connues pour être activées par les mutations NRAS, ils ont constaté que certains des traitements entraînaient des régressions significatives des naevus.
Un médicament qui stimule un type de réaction inflammatoire après application sur la peau a entraîné la régression complète des nævus après trois traitements.
La thérapie a également offert une prévention complète contre la formation de cancers de la peau chez les souris.
"On espère que ces résultats ouvriront la voie à d'autres perfectionnements visant à tester directement de tels traitements cutanés sur des patients atteints de naevus géants congénitaux", déclare le scientifique. "Ces travaux comprendront des études supplémentaires sur la sécurité, des améliorations potentielles de l'efficacité et une analyse plus approfondie des mécanismes sous-jacents. Les objectifs globaux sont de prévenir le mélanome chez ces patients et aussi d'éviter les défis de défiguration posés par ces lésions."