Il est parfois possible de passer à côté, même quand on est un professionnel de santé. Pour mieux repérer les enfants maltraités, des scientifiques ont mis au point un nouveau système prometteur basé sur l’intelligence artificielle.
Un test au CHU de Dijon
"Nous avons créé un algorithme utilisant les données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) des hôpitaux et des cliniques, où sont recensées et codées les pathologies et lésions constatées sur chaque patient, afin d’identifier les hospitalisations secondaires à une maltraitance physique chez les enfants de moins de 5 ans", expliquent les chercheurs dans Santé Publique France.
"Nous avons réalisé une étude monocentrique, visant à tester la pertinence de l’algorithme", poursuivent-ils. Concrètement, l’outil a été utilisé pour identifier parmi les enfants hospitalisés au CHU de Dijon les séjours suspects. Deux groupes ont ensuite été constitués, le premier incluant 54 enfants très probablement maltraités et le deuxième 102 jeunes dont les blessures laissaient place au doute. "Le croisement des données du PMSI et des dossiers médicaux a permis le calcul de la valeur prédictive positive* de l’algorithme", développent les chercheurs.
"Un outil prometteur"
Résultat : la valeur prédictive positive de l’algorithme pour le groupe 1 était de 85,2% et de 50% pour le groupe 2. Plus les enfants étaient jeunes, meilleure était la valeur prédictive, qui atteignait 94,4% pour ceux âgés de 1 mois à 1 an dans le groupe 1 et 78,3% pour ceux tout aussi petits dans le groupe 2. "Cet algorithme est un outil prometteur pour le repérage des séjours hospitaliers pour maltraitances physiques chez les jeunes enfants", concluent les chercheurs.
*La valeur prédictive positive (VPP) est la probabilité que le patient, dont le test est positif, soit effectivement maltraité ou malade.