S’agissait-il d’une thérapeutique de confort pour accompagner les derniers instants de patients ou d’un empoisonnement de personnes en fin de vie ? La justice va devoir trancher. En fin de semaine, deux médecins du CHU de Besançon ont été mis en examen dans une affaire d’euthanasie présumée. Un troisième, révèle l’Agence France presse (AFP), a été maintenu sous le statut de témoin assisté.
Une affaire presque banale pour des juges de plus en plus confrontés à une réalité médicale et à la vie ordinaire des services. Mais l’affaire de Besançon dénote par la durée de l’instruction et la nature des parties civiles.
Les premières investigations remontent, en effet, à 2002. Confiées au SRPJ de Dijon, elles concernaient 18 cas suspects survenus entre 1998 et 2001 dans le service de réanimation du CHU. Une information judiciaire est ouverte en 2007 à la demande de la chancellerie portant sur quatre patients.
Délégué CFDT au CHU de Besançon, Vincent Maubert aura donc attendu plus dix ans avant d’être entendu par le juge d’instruction. « Nous nous sommes portés partie civile, explique-t-il à l’AFP, pour soutenir les personnels non médicaux qui auraient pu être incriminés dans cette affaire pour avoir administré des produits aux patients sur ordre et qui ont été malmenés par les médecins, qui contestaient le rôle de contrôle de l'exécution de la prescription médicale ».
Ce sont donc les infirmiers et les aides-soignants du service de réanimation chirurgicale qui ont révélé l’affaire en 2002, accusant des médecins d’avoir recours à « des thérapies de fin de vie choquantes ». Selon Vincent Maubert, certains personnels non médicaux auraient refusé d’administrer les produits.
Euthanasie ou pas sur fond de règlement de compte interne au service, l'affaire de Besançon apporte une nouvelle composante dans le dossier sensible de la fin de vie.