Selon une nouvelle étude de l’Ifop pour Diogène-France, plus de la moitié des salariées (53%) se disent incapables d’aller à la selle sur leur lieu de travail, quand 30% de leurs homologues masculins agissent de même. "Les jeunes femmes semblent être celles qui rencontrent le moins de problème dans ce type de situation : seules 28% des moins de 30 ans indiquent être incapables de déféquer dans le cadre professionnel alors que la proportion grimpe à 69% chez leurs aînées âgées de 40 à 49 ans", peut-on lire dans le rapport.
L’étude de l’Ifop montre également combien la nature de ce que l’on a à faire aux toilettes de l’entreprise conditionne la propension à se retenir ou non : si 42% des salariés se refusent à aller à la selle, ils ne sont que 7% à éviter d’y uriner.
Saleté et honte
Pourquoi une telle situation ? "Aller à la selle sur son lieu de travail est encore un tabou pour un grand nombre d'employés. 53 % d'entre-eux ont déjà ressenti un sentiment de gêne lorsqu'ils en ont eu l'intention, un chiffre qui grimpe à 60 % chez les femmes", expliquent d'abord les sondeurs. Plus du tiers (34%) des salarié(e)s interrogé(e)s par l’Ifop disent aussi ne pas disposer de toilettes séparées sur leur lieu de travail. Une réalité subie plus particulièrement par les jeunes (43% des moins de 30 ans disent être dans cette situation), par les ouvriers et employés (37%) ainsi que par les agents de la fonction publique (44%).
Séparées ou non, les toilettes des entreprises laissent également visiblement à désirer en matière d’hygiène. Plus de la moitié des répondants (55%) les jugent sales, considération partagée de manière identique par les femmes et les hommes. Gent féminine et gent masculine sont également d’accord pour dire que les lieux d’aisance qu’ils fréquentent dans le cadre professionnel ne sont pas assez isolés (45%) ou encore qu’ils sont nauséabonds (43%).
Pénurie de papier
Quant à la pénurie de papier, elle est vécue de façon récurrente par plus du tiers (36%) des salariés Français. Ces derniers sont en revanche moins nombreux – même si le chiffre de 17% reste fort et anormal au XXIe siècle – à déplorer de devoir aller dans des WC peu sûrs, dont les portes ferment mal par exemple. "À l’évidence, de gros progrès restent à faire pour offrir à des millions de travailleurs un accès à des toilettes respectant leur dignité et leur intimité", commente l’Ifop en guise de conclusion.