- La solitude était plus courante chez les personnes souffrant de maladies liées à un trouble dans le fonctionnement du système nerveux.
- Ce sentiment était moins présent chez les adultes qui avaient un score élevé en matière de conscience, d'extraversion et d'ouverture.
- La solitude est associée à un risque plus élevé de développer des troubles mentaux et à une détérioration de la santé physique.
Certaines circonstances et conditions de vie durant l’enfance peuvent favoriser la solitude plus tard dans la vie. C’est ce qu’a récemment révélé Sophie Guthmuller, chercheuse de l'université d'économie et de commerce de Vienne, en Autriche, dans une étude. Dans le cadre de ses travaux parus dans la revue Plos One, elle a étudié l'association entre les conditions de vie pendant l’enfance et la solitude chez les adultes plus âgés en Europe.
Pour mener à bien ses recherches, elle a examiné les données d’une vaste enquête appelée "SHARE (Survey on Health, Ageing, and Retirement in Europe)". Cette cohorte comprend des informations sur les traits de personnalité, la santé, le statut socio-économique, le soutien social et familial des Européens âgées de 50 ans et plus. Selon l’auteure, le sentiment d’être seul a été mesuré à l'aide de l'échelle de solitude de UCLA.
Plus de risques de souffrir de solitude chez les enfants ayant des mauvaises conditions de vie
D’après les résultats, de fortes corrélations entre les conditions de vie durant l'enfance et le sentiment de solitude à un âge plus avancé ont été constatées. "Alors que la mauvaise santé (43 %) est le principal facteur lié à la solitude chez les plus de 50 ans, l'analyse révèle aussi que les traits de personnalité représentent plus de 10 % de la variance de la solitude et que les conditions de vie durant l'enfance en représentent 7 %. Les facteurs démographiques et socio-économiques comptent pour 6 %", peut-on lire dans l’étude. Les travaux ont dévoilé que le soutien social des personnes âgées comptait également pour 27 % de la variance de la solitude.
Selon Sophie Guthmuller, les risques de solitude à l'âge de 50 ans et plus étaient 1,24 fois plus élevés chez les personnes qui avaient rarement ou jamais eu d'amis pendant l’enfance par rapport à celles qui avaient plus souvent des amis. Les enfants qui avaient une relation passable ou médiocre avec leur mère avaient 1,34 fois plus de risque de se sentir seul à l’âge adulte. Autre constat : les risques de solitude étaient 1,21 fois plus élevés lorsqu'on grandissait dans une famille défavorisée.
"Cette recherche montre que les interventions précoces et celles visant à accroître le soutien social à un âge avancé doivent être adaptées à tous les types de personnalité", a conclu la chercheuse.