- En France, les cancers représentent la première cause de décès chez l’homme, et la deuxième chez la femme.
- Certains cancers sont dits "de mauvais pronostic" : poumon, pancréas, oesophage, foie, système nerveux central, leucémies aiguës myéloïdes, ovaire, estomac.
En France, plus de 528 000 salariés sont potentiellement exposés aux fumées de soudage. Selon les dernières données disponibles, leur inhalation peut provoquer des cancers broncho-pulmonaires et du larynx. Suite à son expertise, l’Anses souhaite donc que l’on reconnaisse le caractère cancérogène des travaux exposant aux fumées de soudage.
"De nombreux travailleurs peuvent être exposés"
"La profession de soudeur n’est pas la seule concernée. En effet, de nombreux travailleurs peuvent être exposés à ces fumées tout au long de leur carrière sans que la soudure ne constitue leur activité principale", explique l’Anses. "La construction, l’installation et la réparation de machines et d’équipements, la réparation de véhicules ou encore la métallurgie sont autant de secteurs d’activité concernés", ajoute l’institution.
En 2018, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classait les fumées de soudage en tant que "cancérogène pour l’Homme" sur la base de preuves suffisantes pour les cancers du poumon et de preuve limitées pour le cancer du rein. "Des études postérieures permettent aujourd’hui de conclure à des preuves suffisantes pour le cancer du larynx et à des preuves limitées pour les cancers de la cavité buccale et naso-sinusiens", ajoutent les experts en santé publique.
Recommandation
Dans la mesure où il n’est pas possible d’imputer un risque de cancer à un type de procédé de soudage en particulier, l’Agence recommande d’inscrire l’ensemble des travaux exposant aux fumées de soudage ou aux fumées métalliques de procédés connexes à la liste des substances, mélanges ou procédés cancérogènes du code du travail.
"Avec cette recommandation, en plus des travailleurs exposés aux fumées de soudage, nous proposons également d’inclure les travailleurs exposés aux fumées métalliques de procédés connexes dont la composition en agents cancérogènes s’avère similaire à celle des fumées de soudage. Cette recommandation permet également d’inclure les professionnels dont la soudure n’est pas l’activité principale ainsi que les travailleurs exposés de façon passive, de par leur présence à proximité de personnes effectuant des opérations de soudage", explique Dominique Brunet, cheffe de l’unité de l’évaluation des valeurs de référence et des risques des substances chimiques à l’Anses.