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Fléau

Chenilles processionnaires classées « nuisibles » : attention aux démangeaisons

Par Charlotte Arce

Classées parmi les espèces "nuisibles à la santé humaine" par un récent décret, les chenilles processionnaires devront désormais faire l’objet de mesures de la part des préfectures pour éviter tout contact avec les enfants, les adultes et les animaux.

André Muller/iStock
Si les chenilles processionnaires sont si dangereuses, c'est à cause d'une protéine localisée dans des poils microscopiques qui apparaissent au 3e stade larvaire (fin avril, début mai).
Ces poils restent urticants jusqu’à 2 à 3 ans après leur apparition qu’ils soient dans le nid, déposés par les mues ou qu’ils aient été "lâchés" par la chenille qui se sent agressée ou qui a été écrasée

Depuis le début du printemps, les chenilles processionnaires ont repris leurs quartiers dans les parcs et les forêts où se trouvent pins et chênes, provoquant auprès des promeneurs mais aussi de leurs chiens de vives réactions urticantes, qui peuvent s’avérer mortelles chez ces animaux.

Face à l’ampleur et à la gravité des symptômes que peuvent provoquer ces insectes originaires de Méditerranée, un décret publié le 27 avril vient de classer deux sous-espèces, la chenille processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea) et celle du pin (Thaumetopoea pityocampa), comme nuisibles à la santé humaine. Cela signifie que désormais, les préfets auront l’obligation de prendre des mesures pour traiter les zones à risques.

84 départements français sur 96 touchés

Car la menace que fait planer la chenille processionnaire s’étend chaque année un peu plus sous l’effet du réchauffement climatique : elle a progressé d’environ quatre kilomètres par an au cours des dix dernières années. Les espèces de chenille processionnaires sont désormais présentes dans au moins 84 départements sur les 96 que compte la métropole. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 1 274 personnes ont été touchées entre janvier 2012 et décembre 2019.

Leur nuisance commence généralement en avril, lorsque les œufs pondus à la fin de l’été précédent éclosent. Les chenilles processionnaires construisent alors des nids soyeux plaqués sur le tronc des arbres ou des branches, où elles vivent en colonies. Elles sortent en fin de journée, en procession, pour se nourrir des feuilles de l’arbre.

Si la chenille processionnaire du chêne ne se déplace qu’accidentellement au sol, sa cousine colonisant les pins est souvent au sol, où elle descend en procession en mars pour se nymphoser.

Des risques pour la santé humaine et celle des chiens

Dans les deux cas, ces chenilles provoquent de très fortes allergies, des conjonctivites, des démangeaisons et une irritation des voies respiratoires. Dans les cas les plus graves, le contact avec les processionnaires peut occasionner un choc anaphylactique et des œdèmes qui nécessites un recours médical.

Chez nos animaux de compagnie, les piqûres de chenilles processionnaires peuvent s’avérer mortelles, en engendrant une nécrose de la langue qui les empêche de s’alimenter.

C’est pourquoi il est primordial d’éviter tout contact direct avec les chenilles et leur nid, et d’éloigner les enfants et les animaux à proximité. Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre mairie : certaines localités prennent en effet en charge la destruction des nids de chenilles processionnaires. Il existe sinon des entreprises spécialisées dans ce type d’interventions.

Dans tous les cas, en cas d’exposition, il est fortement recommandé de ne pas se frotter les yeux. En cas de doute après une balade en forêt, prenez une douche tiède et changez de vêtement, et n’attendez pas pour consulter votre médecin ou votre vétérinaire en cas de forte réaction allergique.