- La prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent.
- La pandémie de Covid-19 a fortement impacté la santé mentale des enfants et adolescents. Santé Publique France a relevé depuis début 2021 une augmentation des passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l'humeur chez les enfants de 11-17 ans (niveaux collège, lycée) et dans une moindre mesure chez les 18-24 ans.
- Les enfants de 11-14 ans (niveau collège) étaient les plus impactés.
Grimper aux arbres, faire du vélo, sauter d’une balançoire, explorer les bois ou s’essayer aux patins à roulettes… Aussi anodines soient-elles ces activités enfantines pourraient protéger les enfants de l’anxiété et de la dépression.
C’est l’étonnant constat fait par une équipe de l’université d’Exeter (Angleterre). Dans une étude publiée dans la revue Child Psychiatry and Human Development, ils expliquent que les enfants qui s’adonnaient à des jeux "palpitants et excitants", dans lesquels ils pouvaient éprouver une certaine crainte et incertitude, présentent moins de symptômes de dépression et d’anxiété. Ils avaient aussi un niveau de bonheur plus élevé lors du premier confinement.
Des enfants plus confiants et plus heureux
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont commencé par interroger près de 2 500 parents d'enfants âgés de 5 à 11 ans qui étaient originaires d’Irlande du Nord et de Grande-Bretagne. Les parents ont répondu à des questions sur le jeu de leur enfant, sur leur santé mentale générale (avant Covid-19) et sur leur humeur pendant le premier confinement.
Les chercheurs ont constaté que les enfants qui passaient plus de temps à jouer dehors souffraient moins de « troubles d'internalisation », c’est-à-dire de comportements affectant le "so" et dont l’anxiété et la dépression font partie. Ces enfants étaient également plus positifs lors du premier confinement.
Les bienfaits du jeux aventureux sur la santé mentale
"Nous sommes plus que jamais préoccupés par la santé mentale des enfants, et nos résultats soulignent que nous pourrions être en mesure de protéger la santé mentale des enfants en veillant à ce qu'ils aient de nombreuses possibilités de jeux aventureux, explique la directrice de l’étude Helen Dodd, par ailleurs professeure de psychologie de l'enfant à l'université d'Exeter. C'est une bonne chose, car le jeu est gratuit, instinctif et gratifiant pour les enfants, accessible à tous et ne nécessite pas de compétences particulières. Il est maintenant urgent d'investir et de protéger les espaces naturels, les parcs bien conçus et les terrains de jeux d'aventure, afin de soutenir la santé mentale de nos enfants."
Se félicitant des résultats, Jacqueline O'Loughlin, directrice générale de l’ONG irlandaise PlayBoard NI, qui œuvre pour les droits de l’enfance, a déclaré que "cette étude souligne l'importance du jeu aventureux" pour "développer la résilience nécessaire pour faire face et gérer le stress dans des circonstances difficiles". "Les enfants et les jeunes ont besoin de liberté et d'occasions de relever des défis et de prendre des risques dans leurs aventures ludiques quotidiennes. Les résultats de la recherche montrent clairement que le fait de jouer, de prendre des risques et de vivre des expériences passionnantes en plein air contribue de manière positive à la santé mentale et au bien-être émotionnel des enfants."