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Neurologie

Souffrir d’insomnie à la quarantaine accroît le risque de problèmes cognitifs à l'âge de la retraite

Par Charlotte Arce

Les personnes souffrant d’insomnie depuis longtemps risquent de voir ce trouble du sommeil se répercuter sur leur mémoire, leur capacité d’apprentissage et leur concentration après la retraite.

fizkes/iStock
1 personnes sur 3 est concernée par des problèmes de sommeil.
Les Français dorment en moyenne 1h30 de moins qu'il y a 50 ans

En France, on estime que 15 à 20 % de la population souffrirait d’insomnie, et que 9 % des patients souffriraient d'une forme sévère.

Ce manque chronique de sommeil n’est pas sans conséquence pour la santé. Les personnes qui y sont confrontées auraient plus de risque de développer des maladies métaboliques (obésité, diabète, etc…) et des pathologies cardiovasculaires. Elles sont aussi concernées par une baisse des défenses immunitaires et une accélération du processus de vieillissement.

Un lien entre insomnie et baisse de la fonction cognitive

Selon une étude menée par des chercheurs de l’université d’Helsinki, l’insomnie chronique pourrait aussi avoir des conséquences neurologiques plus tard dans la vie. Les travaux, publiés dans le Journal of Aging and Health, suggèrent que les personnes souffrant d’une forme sévère de ce trouble du sommeil au milieu de leur vie auraient plus de risque d’en voir les effets sur la mémoire, la capacité d'apprentissage et la concentration après la retraite.

"Les résultats indiquent que les symptômes d'insomnie sévère étaient associés à une fonction cognitive moins bonne chez les personnes qui bénéficiaient d'une pension légale", explique Antti Etholén, chercheur doctoral ayant participé à l’étude.

L’insomnie, un facteur de risque du déclin cognitif

L'étude, dont la période de suivi était de 15 à 17 ans, a également montré que ces problèmes de mémoire, d'apprentissage et de concentration augmentaient avec la durée des symptômes d'insomnie.

Ce qui fait dire aux chercheurs que l’insomnie de longue durée devrait être considérée comme un facteur de risque de mauvais fonctionnement cognitif. "Sur la base de nos résultats, une intervention précoce s'attaquant aux symptômes de l'insomnie, ou des mesures visant à améliorer la qualité du sommeil seraient justifiées", estime le professeur Tea Lallukka, co-autrice de l’étude.

Il existe de nombreux moyens d'améliorer la qualité du sommeil, notamment la régularité du rythme de sommeil, la température et la luminosité appropriées de l'environnement de sommeil, ainsi que le moment optimal pour faire de l'exercice physique, consommer du café et manger.

Toutefois, Lallukka estime que des études d'intervention sont encore nécessaires pour vérifier les effets des mesures en faveur d'un bon sommeil. "Dans des études ultérieures, il serait intéressant de faire la lumière, par exemple, sur la question de savoir si le traitement de l'insomnie peut également ralentir le développement des troubles de la mémoire", indique la chercheuse.