Avec vingt cas recensés, le Royaume-Uni est pour l’instant le pays européen le plus touché par la variole du singe. Un premier cas a été détecté en France cette semaine. Cette maladie, aussi appelée orthopoxvirose simienne, est un virus qui se transmet à l’humain à partir d’animaux sauvages, de rongeurs, de primates ou encore d’autres humains. Habituellement, cette pathologie est plus courante en Afrique mais, actuellement, elle est présente dans au moins huit pays européens dont le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, le Portugal et la France.
Un virus qui touche davantage la communauté homosexuelles
"Alors que nous entrons dans la saison estivale (...) avec des rassemblements, des festivals et des soirées, je crains que la transmission s'accélère", estime le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe, Hans Kluge. Celui-ci juge l’ampleur de la transmission du virus "atypique" et indique que "tous les cas récents sauf un n'avaient pas voyagé dans des zones où la variole du singe est endémique". Selon le directeur de l’OMS pour l’Europe, la plupart des patients atteints par la variole du singe seraient des hommes ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes.
Pas de traitement ni de vaccin
Selon Susan Hopkins, la responsable médicale de l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), "cette hausse devrait continuer dans les prochains jours". Et ce, d’autant plus qu’il n’existe actuellement aucun traitement ni vaccin pouvant prévenir ou guérir cette maladie... En général, la variole du singe se guérit seule. Selon l’OMS, pour éviter d’être contaminé "il faut éviter tout contact physique rapproché avec des sujets infectés ou des matières contaminées. Il faut porter des gants et un équipement de protection pour soigner des malades et se laver régulièrement les mains après s’être occupés d’eux ou leur avoir rendu visite. On recommande l’isolement des patients soit à leur domicile, soit dans un établissement de santé”. Néanmoins, l'UKHSA tient à rassurer sur le fait que ce virus ne se transmet "pas facilement" entre les humains et que le risque pour la population au Royaume-Uni reste à ce jour "faible".
Un taux de létalité inférieur à 10 %
La durée d’incubation de la variole du singe est généralement comprise entre six à seize jours. Une fois qu’une personne est infectée par le virus, il y a deux phases dans l’infection. La première dure en moyenne cinq jours. À ce moment, le patient peut avoir de la fièvre, des maux de tête, une adénopathie - c’est-à-dire une tuméfaction des ganglions-, des douleurs dorsales et musculaires et ressentir une grande fatigue. Ensuite, la seconde phase est la période d’éruption cutanée qui se produit dans les un à trois jours suivant l’apparition de la fièvre. Le visage est souvent le premier touché, suivi des autres parties du corps. "Selon les épidémies, le taux de létalité a pu varier énormément mais il est resté inférieur à 10 % dans tous les cas documentés, principalement chez les jeunes enfants”, explique l’OMS.