Autorisée en France par décret depuis le mois de mars, la culture du cannabis à usage médical est bien implantée dans plusieurs États américains et profite largement aux patients en oncologie. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Frontiers in Pain Research, il pourrait même être considéré comme une alternative aux médicaments antidouleur habituellement prescrits aux patients atteints de cancer.
Un traitement alternatif aux opioïdes
En effet, la douleur, mais aussi la dépression, l'anxiété et l'insomnie comptent parmi les causes les plus fondamentales de l'invalidité et de la souffrance des patients cancéreux pendant les thérapies de traitement. Ces conditions peuvent même conduire à une aggravation du pronostic.
"Traditionnellement, la douleur liée au cancer est principalement traitée par des analgésiques opioïdes, mais la plupart des oncologues perçoivent le traitement opioïde comme dangereux, de sorte que des thérapies alternatives sont nécessaires", explique l'auteur David Meiri, professeur adjoint au Technion Israel Institute of Technology.
Les recherches ont été menées auprès de patients cancéreux qui cherchaient des options alternatives pour soulager la douleur et les symptômes.
Avant de commencer le traitement, tous ont rempli des questionnaires anonymes. Ils en ont rempli à nouveau à plusieurs moments après avoir commencé l’expérience. Ces questionnaires s’intéressaient aux mesures de la douleur, à la consommation d’analgésiques, à la charge des symptômes du cancer, aux problèmes sexuels et aux effets secondaires.
Une nette amélioration des symptômes
Les résultats obtenus montrent que l’usage du cannabis thérapeutique contribue à une diminution de la douleur et des symptômes du cancer. Par ailleurs, l'utilisation d'opioïdes et d'autres analgésiques a diminué : près de la moitié des patients suivis ont même cessé toute médication analgésique après six mois de traitement au cannabis.
Le cannabis a aussi eu des effets positifs sur la perte d’appétit mais, comme le note le Pr Meiri, la plupart des patients de cette étude ont quand même perdu du poids. "Comme une partie importante d'entre eux ont été diagnostiqués avec un cancer progressif, une perte de poids est attendue avec la progression de la maladie", souligne-t-il.
"Il est intéressant de noter que nous avons constaté que la fonction sexuelle s'est améliorée pour la plupart des hommes mais s'est détériorée pour la plupart des femmes", poursuit le chercheur, qui souhaite désormais mener d’autres travaux pour examiner l'efficacité du cannabis médicinal dans différents groupes de patients atteints de cancer.