- La méditation de pleine conscience est une pratique anti-stress qui consiste à se concentrer sur l'instant et l'environnement présents
- Aucun changement de la structure cérébrale de ceux qui la pratiquent n'est visible à l'IRM
La science ne valide pas les effets de la méditation de pleine conscience ! Vendue comme une recette très efficace contre le stress, cette pratique, selon une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Madison publiée dans Science Advances, n'aurait en fait aucun impact sur le fonctionnement de notre cerveau !
Se concentrer sur l'instant et l'environnement présents pour gagner durablement la paix intérieure serait donc vain ? Certaines études antérieures portant sur les résultats de huit semaines de réduction du stress basé sur la pleine conscience laissent croire que cela pourrait agir sur la structure du cerveau. Mais ce nouveau travail réalisé sur plus de 200 participants (l'échantillon le plus vaste à ce jour) enterre toutes les illusions.
Trois groupes de participants
Pourtant, rien n'a été laissé au hasard. Les volontaires de l'étude, tous en bonne santé et sans expérience de méditation ni problèmes de santé mentale, ont passé des examens IRM pour mesurer l'état de leur cerveau avant que l'étude démarre. Ils ont ensuite été séparés en trois groupes, un groupe de pratique de la méditation de pleine conscience durant huit semaines, un groupe sur un programme classique de bien-être basé sur de l'exercice, de la musicothérapie et de la nutrition et un troisième groupe témoin qui n'a reçu aucune formation.
A l'issue des huit semaines, nouvel IRM pour tout le monde pour mesurer d'éventuels changements dans la structure cérébrale. Résultat : rien ! Pas le moindre signe de changement structurel du cerveau n'a été détecté, ni dans le groupe "pleine conscience", ni dans les autres groupes ! En revanche, lorsqu'il a été demandé aux participants de s'auto-évaluer, les deux premiers groupes, ceux de la "pleine conscience" et du programme classique de bien-être, ont souligné "une attention accrue" par rapport à ceux du groupe témoin. Quelque-chose aurait échappé à l'IRM ? "Les améliorations de la pleine conscience auto-déclarées peuvent être liées aux avantages de tout type d'intervention de bien-être plutôt que d'être spécifiques à cette pratique", avance plutôt Tammi Kral, auteur de l'étude et spécialiste du comportement.
Pas de bonheur sur commande
A l'en croire, la méditation de pleine conscience n'agirait que comme une sorte d'effet placebo et, comme il le suggère, "le simple fait de choisir de s'inscrire à cette pratique peut être associé à un bénéfice accru". Ce qui ne signifie pas que la "pleine conscience" ait dit son dernier mot : "Cet entraînement couvre une variété de domaines psychologiques comme l'attention, la compassion, l'émotion, et engage un réseau complexe de régions du cerveau dont chacune peut changer à des degrés différents chez différentes personnes, ce qui rend les changements globaux au niveau du groupe difficiles à observer", font remarquer les chercheurs. En clair, s'il y a des bénéfices à pratiquer la pleine conscience, ils appartiennent à chacun et ne débouchent sur aucun modèle reproductible. Pour ceux qui en attendraient le bonheur sur commande, une conclusion... à méditer.