"Le stress physiologique et psychologique s'accompagne de comportements non-verbaux chez un grand nombre d'espèces. La fonction de ces comportements n'est pas bien comprise, mais on suppose souvent qu'ils sont interprétés par les autres comme un signal de stress. Montrer des signes de faiblesse est cependant difficile à comprendre d'un point de vue évolutif", ont écrit des chercheurs de l’université de Portsmouth, en Angleterre, dans une étude publiée dans la revue Evolution and Human Behavior.
Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont tenté de comprendre pourquoi les êtres humains montrent leur stress par le biais de certains signes, tels que se ronger les ongles, avoir la bougeotte ou se toucher les cheveux, qui pourraient indiquer aux autres qu'ils sont en état de faiblesse.
"Ici, nous testons si certains comportements et gestes sont des indicateurs fiables du stress chez les êtres humains", ont précisé les auteurs. Pour mener à bien l’étude, ils ont filmé 31 personnes qui prenaient part à une présentation et à un entretien fictifs qu'ils devaient préparer dans un délai très court. Les vidéos ont été présentées à 133 recruteurs, qui devaient indiquer dans quelle mesure ils pensaient que le participant était stressé.
Montrer des signes de stress pour obtenir le soutien des autres
Les volontaires qui ont déclaré se sentir plus stressés pendant la réalisation de la tâche ont été perçus comme plus stressés par les recruteurs. "Par conséquent, certains comportements peuvent fournir des informations fiables aux autres et peuvent être considérés comme communicatifs", peut-on lire dans les travaux. D’après les résultats, les participants qui ont été identifiés comme étant plus stressés durant l’expérience ont également été considérés comme plus sympathiques par les recruteurs, ce qui peut donner une idée de la raison pour laquelle les êtres humains signalent leur stress par le biais de certains comportements. Les recruteurs avaient également plus envie d’agir de manière plus positive à leur égard.
"Si certains comportements entraînent des interactions sociales positives de la part des personnes qui veulent vous aider, plutôt que des interactions sociales négatives de la part de celles qui veulent vous concurrencer, alors ces comportements sont susceptibles d'être sélectionnés dans le processus évolutif. Nous sommes une espèce hautement coopérative par rapport à de nombreux autres animaux, et cela pourrait expliquer pourquoi les signes qui montrent notre faiblesse ont pu évoluer", a déclaré Jamie Whitehouse, auteur de l’étude, dans un communiqué.