- En 2020, 1,5 millions de personnes sont décédées de la tuberculose dans le monde.
- 95% des décès surviennent dans des pays en développement.
- En 2020, en France, plus de 4 600 cas de tuberculose ont été déclarés.
L’année 2020 aura été marquée par l’épidémie de Covid-19, mais en termes de santé publique, un autre fait majeur s’est produit : pour la première fois en dix ans, le nombre de personnes décédées de la tuberculose dans le monde a augmenté. Cette maladie infectieuse est considérée comme une urgence sanitaire par l’Organisation mondiale de la santé. Depuis plusieurs années, l’infection par le VIH est connue comme un facteur facilitant la progression de la maladie dans l'organisme, mais les scientifiques continuent de chercher les facteurs pouvant influencer son développement. Des chercheurs de l’université de Virginie ont fait des découvertes importantes à ce sujet. Dans la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases, ils expliquent que la malnutrition pourrait être impliquée dans la maladie.
Des germes intestinaux responsables de l’inefficacité des traitements
Ces scientifiques et leurs collaborateurs situés en Tanzanie constatent que la malnutrition et les infections intestinales nuisent au traitements de la tuberculose chez les jeunes enfants. Ils ont découvert que les enfants atteints d'infections intestinales courantes avaient des concentrations plus faibles de médicaments antituberculeux dans leur corps et plus ils ont d'infections, plus la concentration de médicaments est faible. "La faute lors d’un échec du traitement de la tuberculose était historiquement attribuée au patient et au manque d'observance quant à la prise des médicaments", explique le chercheur Scott Heysell, de la Division des maladies infectieuses et de la santé internationale de l’université de Virginie. "Au lieu de cela, les germes dans l'intestin des enfants des régions pauvres sont responsables des niveaux sous-optimaux de médicaments, même s'ils sont pris comme indiqué." Les auteurs qualifient même la malnutrition de "principal facteur de risque".
Selon eux, il est urgent de "mieux comprendre comment les carences nutritionnelles compromettent le système immunitaire de l’organisme" pour apporter un éclairage sur la manière dont la "malnutrition' et la 'dénutrition' affectent l'efficacité des vaccins et des traitements contre la tuberculose". À terme, cela pourrait permettre de cibler les agents pathogènes présents dans l’intestin pour améliorer l’efficacité des traitements.
Qu’est-ce que la tuberculose ?
La tuberculose est due au bacille de Koch. "Cet agent infectieux est transmis par voie aérienne, via des gouttelettes contenant les bactéries et expectorées par la toux des malades", explique l’Institut Pasteur. Selon les données du centre de recherche, une personne tuberculeuse non-traitée peut infecter de 5 à 15 personnes en moyenne, par an. Des traitements permettent aujourd’hui de soigner la maladie, mais leur durée est longue : au minimum six mois jusqu’à deux ans pour les formes résistantes. Les personnes immunodéprimées ou séropositives ont davantage de risque de développer une forme active de la maladie, c’est-à-dire avec des symptômes. Sans traitement, leur risque de décès est extrêmement élevé. La tuberculose est l’une des dix principales causes de mortalité dans le monde.