Cinq cas de variole du singe sont confirmés en France, selon le dernier point de Santé Publique France, paru en début d’après-midi, mardi 24 mai. Cette maladie infectieuse sévit depuis plusieurs décennies dans des régions d’Afrique de l’Ouest et du Centre, où elle est dite endémique. Ces cas recensés en France, mais aussi en Europe et aux États-Unis surprennent car ils sont "sans lien direct avec des personnes de retour de zone endémique".
La vaccination ciblée privilégiée en France
"On n'attend pas de flambée de la maladie, on prend les précautions qui s'imposent, donc la vigilance dans ce cas, et parce que c'est un virus qu'on ne voyait plus en Europe", a indiqué la ministre de la santé, Brigitte Bourguignon sur RTL. Concrètement, la Haute autorité de santé recommande une "stratégie vaccinale réactive" : soit vacciner les "adultes dont le contact avec une personne infectée est considéré comme à risque, y compris les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle". Le terme "à risque" désigne les cas où une personne a eu un "contact physique direct non protégé avec la peau lésée ou les fluides biologiques d’un cas probable ou confirmé symptomatique". Cela peut-être par le partage d’ustensiles de toilette, de textile ou de vaisselle sale, mais aussi lors de soins médicaux. La HAS considère aussi comme à risque les cas où une personne a eu un contact non-protégé à moins de 2 mètres pendant 3 heures avec une personne malade. Elle cite comme exemple : un ami proche ou intime, un voisin de transport ou de de bureau, des personnes partageant le même lieu de vie sans lien intime, des personnes fréquentant le même club de sport, etc. Les professionnels de santé, sans mesure de protection individuelle et exposés au virus de la variole du singe, sont concernés par cette vaccination réactive.
Comment se déroule la vaccination ?
La HAS conseille d’utiliser les vaccins de troisième génération, dont la tolérance est meilleure que celle des première et deuxième générations. Dans l’idéal, la première dose doit être administrée dans les 4 jours suivants le contact à risque, jusqu’à 14 jours après au plus tard. Deux doses sont recommandées et doivent être espacées de 28 jours, et trois doses sont conseillées pour les personnes immunodéprimées. "Les stocks sont là, a indiqué Brigitte Bourguignon sur RTL, nous avons des stocks stratégiques et il s’agira de vaccination ciblée, on ne parle pas de vaccination totale."
Quelle est la stratégie outre-Atlantique ?
Aux États-Unis, les autorités de santé ont adopté une stratégie similaire. Lors d’une conférence de presse, Jennifer McQuiston, experte et directrice au sein des Centers for Disease Contrôle and Prevention (CDC) a précisé que les cas contacts étaient ciblés pour la vaccination, soit les personnes "ayant été en contact avec un patient atteint de la variole du singe, soit les soignants, les contacts personnels très proches, particulièrement celles à risque de développer une forme grave de la maladie". Dans le pays, deux vaccins sont autorisés par l’Agence américaine des médicaments.