Eviter la nourriture ou les boissons réchauffées dans des contenants en plastique : c’est le conseil que donne l’American Society for Reproductive Medicine (ASRM). Lors de son congrès annuel de Boston (Massachusetts, Etats-Unis), la société a révélé une étude de l’université de Stanford concernant le bisphénol A et une autre étude du National Institute of Child Health and Human Development sur les phtalates. On connaissait déjà la nocivité de ces composés chimiques, présents dans de nombreux emballages alimentaires, sur la santé de l’être humain, notamment des bébés. On découvre à présent qu’ils nuisent à la fertilité chez l’être humains.
En moyenne, le risque de fausse-couche pour une femme est de 15 à 20%. Mais il grimpe à 32 % % pour celles qui ont un taux élevé de bisphénol A (BPA) dans le sang. C’est ce qui ressort de l’étude de l’université de Stanford qui a porté sur 114 femmes enceintes. Les femmes qui ont connu une fausse-couche ont eu des difficultés à concevoir, signale l’étude. Il est par ailleurs impossible d’expliquer comment le BPA agit sur la grossesse. Selon la Miscarriage Association, cette étude est de trop faible ampleur pour que des conclusions définitives soient tirées, même si elle incite à la prudence.
La présence de phtalates dans le sang n’a en revanche aucun impact sur la fertilité féminine, selon la seconde étude. Les hommes qui souhaitent concevoir doivent aussi faire preuve de prudence, indique l’ASRM. Le bisphénol A comme les phtalates nuisent à leur fertilité. La seconde étude, portée sur 500 couples, a démontré que les chances de concevoir diminuent de 20% lorsque l’homme a un taux élevé de phtalates dans le sang. La même proportion se retrouve pour le BPA.
Vers une loi stricte en France
En France, le bisphénol A est interdit dans les biberons depuis 2010. En décembre 2012, une loi plus large est adoptée. Elle interdit l’importation et la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du BPA d’ici 2015. En attendant, les plus jeunes seront protégés puisque les emballages alimentaires destinés aux enfants de 0 à 3 ans ne doivent plus contenir de bisphénol A depuis janvier dernier. En mai 2011, l’Assemblée Nationale a interdit la présence de phtalates dans tous les produits commercialisés.
Il est bien sûr impossible d’éviter tout contact avec ces perturbateurs endocriniens, que l’on retrouve jusque dans les tickets de caisse. Certaines mesures de précaution peuvent être adoptées en attendant l’application d’une loi stricte. Eviter de réchauffer de la nourriture en contact avec du plastique est la principale, puisque les composés chimiques se diffusent plus vite à haute température.