"Les potentielles différences dans la rapidité d'accès aux soins chirurgicaux après un traumatisme grave sont-elles associées à des inégalités dans le traitement des patients hommes et femmes dans les services d’urgences ?" C’est la question que se sont posés des chercheurs de l’école de médecine Feinberg de l’université Northwestern (États-Unis). Pour y répondre, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue JAMA Surgery.
Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont analysé les informations du programme d'amélioration de la qualité des traumatismes (TQIP) de l'American College of Surgeons (ACS) de 2013 à 2016. Ces données, examinées de juillet 2020 à juillet 2021, concernaient 28.332 personnes, âgées de plus de 18 ans, dont 20.002 hommes et 8.330 femmes. Ces patients avaient reçu des diagnostics de lésion cérébrale traumatique, de lésion intra-abdominale, de fracture du bassin, de fracture du fémur et de lésion de la colonne vertébrale après un traumatisme.
12 minutes d’écart
D’après les résultats, le délai de prise en charge dans les services d’urgences était significativement plus long pour les femmes que les hommes. Les patientes attendaient approximativement trois heures avant d’être prises en charge, contre deux heures et 52 minutes pour leurs homologues masculins. En clair, il existe un écart de 12 minutes.
Même constat au niveau des soins : les femmes attendent trois minutes de plus que les hommes avant d’être "évaluées et classées par ordre de priorité pour les soins aux urgences". D’après les auteurs, ces disparités peuvent augmenter le risque de décès chez les patientes.
"Ces résultats suggèrent des lacunes potentielles en matière de soins qui pourraient constituer d'excellentes cibles pour l'amélioration de la qualité des processus existants d'évaluation et de planification de sorties", ont conclu les scientifiques.