- Le stérilet est le premier contraceptif utilisé par les femmes à partir de 35 ans.
- En 2016, 8 % des femmes déclarent ne pas utiliser de moyen pour éviter une grossesse, contre 13,6 % en 2010.
Pilule, stérilet, implant, patch, anneau vaginal, préservatif… Et peut-être bientôt une pilule à la demande, à prendre juste avant un rapport sexuel. Une équipe de chercheurs de l’université de Stanford, aux Etats-Unis, planchent sur cette solution contraceptive. Pendant deux mois, dans le cadre d’un essai clinique, ils ont testé la première version de leur pilule sur neuf femmes âgées de 18 à 25 ans. Leurs résultats ont été publiés dans la revue British Medical Journal (BMJ) Sexual and Reproductive Health.
Un mélange d'acétate d'ulipristal et de méloxicam qui perturbe l’ovulation
Les participantes ont pris le comprimé avant chaque rapport sexuel. Ce dernier est composé de 30 milligrammes d'acétate d'ulipristal, défini comme un contraceptif d’urgence par le VIDAL, et de 30 milligrammes de méloxicam, qui sert habituellement à lutter contre la douleur et les inflammations. D'après leurs résultats, les scientifiques estiment que cette pilule est "une candidate prometteuse pour une évaluation en tant que contraceptif oral pericoital", c’est-à-dire avant le rapport sexuel.
Lors de l’essai clinique, il a été démontré que cette pilule "perturbe l'ovulation au pic de la poussée lutéale", c’est-à-dire les jours précédant la libération d'un ovule. D’autre part, les scientifiques ont aussi noté une augmentation de la durée du cycle menstruel de 29 à 32 jours chez les participantes. Enfin, leur taux de progestérone, à savoir une hormone qui prépare l'utérus à la nidation et maintient la grossesse au tout début, a aussi baissé.
Vers un nouveau contraceptif ?
L’avantage de ce nouveau dispositif pris juste avant un rapport sexuel est d’être moins contraignant pour les femmes, contrairement à la pilule classique qui doit être prise tous les jours à heure fixe. Et pourtant, selon le baromètre santé sur les pratiques contraceptives des femmes et leurs évolutions depuis 2010 publié par Santé Publique France en 2016, la pilule reste le contraceptif le plus utilisé par les Françaises. Au total, 36,5 % des femmes la prennent. Un pourcentage qui s’élève même à 60,4 % chez les 15-19 ans et à 59,5 % chez les 20-24 ans. Mais depuis 2012, cette méthode contraceptive est en net recul, notamment à cause du débat sur les pilules de 3ème et 4ème génération. En 2010, 45 % des femmes l'utilisaient, soit 8,5 points de plus qu’en 2016.
Mais avant de trouver cette nouvelle pilule "à la demande" dans les pharmacies, il faudra attendre encore un peu. Pour l’instant, la commercialisation n’est pas encore prévue car le petit cachet doit encore passer plusieurs essais cliniques, notamment pour évaluer ses potentiels éventuels effets secondaires sur la santé des femmes.