Un peu plus de 28 ans. C’est l’âge moyen auquel les femmes donnent naissance à leur premier enfant en France, en 2015, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En 1974, c’était à 24 ans. Au fil des décennies, les femmes font des enfants plus tard, ce qui rend parfois les choses plus compliquées.
La durée de congélation des ovocytes ne modifie pas le taux de réussite
Des chercheurs viennent de publier une étude dans la revue Fertility and Sterility pour comprendre quelle méthode avait le plus de chances d’aboutir à une grossesse pour les femmes qui souhaitent avoir des enfants plus tard. Ainsi, ils ont comparé celles qui avaient congelé leurs ovocytes (543 patientes avec un âge moyen de 38 ans au moment de la première congélation d'ovules, alors que l'âge optimal pour congeler des ovules est de 35 ans ou moins) à celles qui avaient fait une fécondation in vitro.
Pour rappel, la FIV est une technique qui consiste à mettre en contact des spermatozoïdes avec des ovocytes en dehors du corps de la femme dans le but de former un embryon. Généralement, cela est fait en laboratoire, dans une éprouvette. Une fois l’ovocyte cultivé et le ou les embryons obtenus, jusqu’à deux d’entre eux seront transférés dans l’utérus de la femme dans les deux à cinq jours. Ainsi, elle pourra peut-être tomber enceinte.
D’après leurs résultats, 70 % des femmes qui ont congelé des ovocytes alors qu'elles avaient moins de 38 ans, et qui en ont décongelé au moins 20, ont eu un bébé. De plus, quatorze femmes qui ont congelé leurs ovocytes entre 41 et 43 ans ont réussi à avoir des enfants à partir de ces derniers. En tout, 211 bébés sont nés grâce à la congélation des ovocytes et la durée de congélation des ovocytes n'a pas modifié le taux de réussite.
La FIV, une méthode moins efficace avec l’âge
"Il est important de noter que notre étude est basée sur une expérience clinique réelle. Plutôt que sur une modélisation mathématique avec des données limitées, ce qui correspond à la plus grande partie des travaux publiés sur les chances de naissances par congélation d'ovules jusqu'à présent", explique Sarah Druckenmiller Cascante.
Selon les chercheurs, faire une FIV à 40 ans semble moins efficace. En effet, moins de 30 % des femmes sont tombées enceintes via cette technique et moins de 20 % ont finalement eu un bébé. Les scientifiques estiment donc qu’à partir d’un certain âge, il vaut mieux essayer de tomber enceinte avec ses propres ovocytes congelés qu’avec des embryons plus jeunes dans le cadre d’une FIV.
"Congeler des ovules lorsqu’on est jeune devient une option pour être son propre donneur d'ovules à un âge avancé", conclut James A. Grifo, l’un des auteurs.