Selon l’Inserm, 90 % des diabétiques sont atteints d’un diabète de type 2. Il est caractérisé par un taux trop élevé de sucre dans le sang. Cette maladie entraîne des complications parfois graves pour le patient qui en souffre : plus de risques d’avoir un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral (AVC), une insuffisance rénale ou des maladies hépatiques.
Un vieillissement accéléré de 26 %
Le diabète de type 2 participerait également à la neurodégénérescence du cerveau. C’est ce que confirme une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique eLife. Chez les patients atteints de cette maladie chronique, le vieillissement du cerveau serait accéléré d'environ 26 % comparativement aux personnes ne souffrant pas du diabète.
Pour parvenir à ce résultat, les auteurs ont analysé les évaluations cognitives complètes, réalisées dans le cadre de soins cliniques, de 20.000 personnes âgées de 50 à 80 ans. Parmi elles, certaines étaient atteintes de diabète de type 2 et d’autres non. À partir de ces données, les auteurs ont réussi à déterminer les changements cérébraux et cognitifs spécifiques au diabète. Il y en a deux principaux : des changements dans les fonctions exécutives, comme l'apprentissage et la flexibilité de la pensée, et une moins bonne vitesse de traitement du cerveau.
Ainsi, les chercheurs ont affirmé que les patients atteints de diabète de type 2 ont des performances cognitives systématiquement et nettement inférieures à celles des personnes en bonne santé du même âge et du même niveau d'éducation.
Une perte de la matière grise plus importante chez les personnes diabétiques
En parallèle, les scientifiques ont aussi mesuré l’impact de la maladie sur la matière grise du cerveau. Avec l’âge, tous les humains perdent de la matière grise, principalement dans le striatum ventral, une zone cérébrale importante pour les fonctions exécutives. Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, la quantité de matière grise se réduirait encore plus vite. Dans le striatum ventral, cette diminution représentait 6,2 %.
"Les évaluations cliniques qui visent à diagnostiquer le diabète se concentrent généralement sur la glycémie, les niveaux d'insuline et l’indice de masse corporelle. Mais les effets neurologiques du diabète de type 2 peuvent déjà être présents plusieurs années avant que la maladie ne soit détectée par ces mesures standards, ce qui signifie qu’au moment où le diabète de type 2 est diagnostiqué par les tests conventionnels, les patients peuvent déjà avoir subi des lésions cérébrales irréversibles", a souligné Botond Antal, l’un des auteurs.
Selon les chercheurs, il faudrait donc mettre en place de nouveaux tests de dépistage pour évaluer, en amont, ces modifications cérébrales associées au diabète. "L'imagerie cérébrale pourrait nous permettre de mesurer et de surveiller ces effets neurocognitifs associés au diabète. Nos résultats montrent qu'il est urgent de déterminer les biomarqueurs cérébraux pour le diabète de type 2 ainsi que des stratégies de traitement qui ciblent spécifiquement ces effets neurocognitifs", a déclaré Liliane Mujica-Parodi, l’une des autrices.