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Traitement, invalidité, productivité

Cancers : ce qui coûte cher

Par Afsané Sabouhi

Le coût des traitements ne représente que 27% de la dépense totale de soins pour les cancers. Celui du poumon représente 19 milliards d’euros de dépenses par an pour l'UE.  X

126 milliards d’euros par an, c’est le poids économique que représente le cancer pour l’Union Européenne (UE). Une équipe britannique, qui publie aujourd’hui ses résultats dans la revue spécialisée The Lancet Oncology, chiffre, pour la première fois, les dépenses liées au cancer et plus précisément aux 4 cancers les plus fréquents en Europe, ceux du poumon, du sein, colorectal et de la prostate. Ils représentent près de la moitié de la dépense européenne totale pour le cancer.

Le cancer du poumon est celui qui pèse le plus lourd dans le budget des Etats européens puisqu’il absorbe à lui seul 15% de la dépense totale, soit près de  18,8 milliards d’euros. C’est sa forte mortalité et la perte de nombreuses années de vie active perdues qui explique ces dépenses importantes. A l’inverse, le cancer du sein représente pour l’UE une dépense annuelle de 15 milliards d’euros, qui s’explique beaucoup plus par les dépenses de soins (hospitalisations, traitements…) et par la perte de productivité liée aux conséquences du cancer en terme de congés maladies ou d’invalidité.

 

 Source : The Lancet Oncology

Sur la somme totale de 126 milliards d’euros, plus de la moitié correspond aux pertes en productivité attribuées aux décès prématurés. La somme directement allouée aux soins est de 51 milliards. Ce qui signifie que l’Europe dépense pour soigner les cancers l’équivalent de 102 euros par habitant, avec de très grandes disparités entre la Lituanie (18 euros par habitant) ou la Roumanie (20 euros par habitant) et la France (110 euros par habitant) ou l’Allemagne (182 euros par habitant).
Le coût des traitements ne représente en moyenne que 27% de la dépense totale de soins. Proportionnellement, les coûts des traitements représentent une part beaucoup plus importante des dépenses contre les cancers du sein et de la prostate, tandis que les coûts d’hospitalisations expliquent une large part des sommes dépensées contre les cancers colorectal et pulmonaire.