- Faire du sport diminuerait le risque de développer une maladie neurodégénérative comme celle de Charcot.
- En France, il y a 1.000 nouveaux cas de maladie de Charcot par an.
Environ 7.000 personnes sont atteintes de sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot, selon l’Institut du cerveau. Il s’agit d’une pathologie dégénérative grave. "Dans environ 30 % des cas, elle débute au niveau du tronc cérébral. (...) Les premières manifestations sont les difficultés à articuler ou à déglutir. Dans les autres cas, la SLA altère d’abord les motoneurones périphériques : (...) c’est par une faiblesse et une gêne au niveau d’un bras, d’une jambe ou d’une main que se manifeste le début de la maladie", explique l’Inserm.
Comme il n’existe actuellement aucun traitement pour cette maladie, les symptômes augmentent progressivement avec des contractures, des raideurs des muscles et des articulations, une fonte musculaire ou encore des troubles de la coordination. Lorsque les muscles respiratoires sont touchés, le risque de décès est alors très élevé.
Les déchets protéiques en cause
Des chercheurs viennent peut-être de découvrir une future cible thérapeutique pour cette maladie : le système glymphatique qui permet d'éliminer les déchets du cerveau. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Translational Neurodegeneration.
Pour comprendre cette découverte, il faut d’abord analyser la façon dont notre cerveau élimine les déchets. Dans notre organisme, il existe des chaînes de protéines qui se replient pour activer certaines fonctions comme la création d'anticorps ou transporter des molécules. Mais parfois, certaines se replient mal, n’assurent pas leur fonction et, surtout, créent un amas de protéines "mal repliées". Ces dernières se fragmentent, deviennent plus petites et créent d’autres amas dans le cerveau. Ces déchets protéiques sont l’une des causes du développement de nombreuses pathologies neurodégénératives, comme la maladie de Charcot.
Le sommeil active le système glymphatique
Les chercheurs ont donc voulu comprendre si l'élimination ou le ralentissement de la propagation de ces déchets protéiques pouvait arrêter ou freiner la progression de la maladie de Charcot. Pour cela, ils se sont donc intéressés au système glymphatique qui élimine les déchets dont ceux protéiques.
Le système glymphatique est activé par le sommeil. Ainsi, avec l’âge, la qualité des nuits diminue et le risque d’être atteint d’une pathologie neurodégénérative augmente. De plus, les troubles du sommeil seraient aussi un facteur de risque.
Pour comprendre l’impact du sommeil, les chercheurs ont mené des expériences sur des souris qu’ils ont génétiquement modifiées pour qu’elles soient porteuses de la protéine impliquée dans la SLA. Ils ont ainsi vu que le système glymphatique des rongeurs était atteint très tôt dans le cadre de la maladie, avant l’apparition des symptômes. Ils estiment donc que le système glymphatique pouvait être une cible thérapeutique pour prévenir l’apparition de l'affection.
Éviter de dormir sur le dos ou le ventre pour prévenir la survenue de la maladie de Charcot
Selon les auteurs, il faut dormir suffisamment longtemps, mais aussi être couché dans une position latérale pour diminuer les risques de souffrir de la maladie de Charcot. Cette position permettrait au cerveau de mieux éliminer les déchets comparativement aux positions couchées sur le dos ou sur le ventre. Enfin, les chercheurs notent aussi que limiter sa consommation d’alcool et manger certains aliments, comme ceux riches en oméga-3, pourraient réduire le risque de développer une maladie neurodégénérative.