Santé publique France publie une synthèse de plusieurs études qualitatives et quantitatives concernant les attitudes des fumeurs en période de crise sanitaire liée à la Covid-19.
Soulager le stress
Les principaux résultats montrent d’abord que la proportion de fumeurs quotidiens souhaitant arrêter de fumer au 1er semestre 2020, évaluée à près de 60%, était similaire à celles des années précédentes. Pour la majorité des fumeurs résidant en France métropolitaine, la crise sanitaire n’a donc pas influencé leur consommation, ni leur motivation à arrêter de fumer.
"Pour la minorité restante, l’évolution de la consommation de tabac pendant la pandémie était très dépendante de la situation professionnelle (télétravail, perte d’emploi) et du niveau de stress ressenti pendant la crise sanitaire", complètent les experts en santé publique. "Les fumeurs qui identifiaient la cigarette comme un moyen de soulager le stress ont eu tendance à davantage fumer en temps de crise", peut-on également lire dans le rapport.
Freins au sevrage tabagique
Par ailleurs, les motivations et les freins au sevrage tabagique ont également été étudiés. Il en ressort que :
- la santé, le coût du tabac et la lassitude vis-à-vis de la dépendance sont les trois principales motivations à l’arrêt de la cigarette.
- Les fumeurs souhaitant arrêter craignaient principalement les symptômes de sevrage (prise de poids, irritabilité…), une réduction des liens sociaux et la perte du soutien procuré par la cigarette.
- Malgré une perception très solitaire et fataliste de l’arrêt, reposant sur la volonté seule, ils étaient très sensibles au soutien de leur entourage et à la mise à disposition d’outils d’accompagnement.
Entre 2014 et 2019, la prévalence du tabagisme en France a connu une baisse historique, représentant près de 2 millions de fumeurs quotidiens en moins. Mais l’année 2020 a marqué une rupture dans cette tendance, puisque la prévalence du tabagisme quotidien s’est stabilisée au premier semestre à un niveau de 25,5 % de la population adulte. "Chez le tiers de la population aux revenus les plus modestes, la prévalence du tabagisme quotidien a même augmenté depuis 2019, non pas du fait du confinement du printemps 2020 mais plutôt en amont de celui-ci, probablement en raison d’un contexte social déjà difficile", déplore en conclusion Santé Publique France.