En 2019, 753 000 bébés sont nés en France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Pendant leur grossesse, les femmes doivent faire attention à beaucoup de choses pour préserver la santé de leur futur enfant : alimentation, soleil, le contact avec certains animaux… Mais aussi la pollution de l’air, notamment celle liée au trafic routier !
Les polluants atmosphériques mauvais pour la grossesse
Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports, cette pollution pourrait avoir des conséquences sur le placenta, entraîner des complications durant la grossesse et affecter la santé de la maman et de son bébé.
Pour mener leurs travaux, les scientifiques ont exposé des souris femelles à des polluants atmosphériques deux mois avant et pendant toute leur grossesse. Ceux-ci leur ont été administrés par voie nasale. En parallèle, il y avait un groupe de rongeurs témoin pour comparer les deux grossesses.
Un frein à l'apport de nutriment
Ainsi, les chercheurs ont pu observer que les souris qui avaient été exposées à la pollution atmosphérique présentaient des changements cellulaires dans leur placenta qui pouvaient entraîner des complications de la grossesse et jouer sur leur santé et celle des foetus. D’autre part, ils ont aussi constaté une inflammation de la muqueuse de l'utérus des femmes due à cette pollution.
Selon les chercheurs, les souris inhalent - tout comme les humains - ces substances polluantes, qui arrivent donc d’abord dans les poumons mais n’y restent pas. Elles pénètrent ensuite dans le sang, ce qui active une réponse immunitaire spécifique aux femmes enceintes. Celle-ci attaque les cellules placentaires et les flux sanguins de la mère et du bébé… C’est donc cette réponse immunitaire des femmes enceintes aux polluants qui est dangereuse lors d’une grossesse. Dans le détail, les auteurs estiment que les cellules maternelles de l'immunité détruiraient les cellules vasculaires vitales dans le placenta, ce qui freinerait l'apport de nutriments de la mère au bébé et, in fine, menacerait le bon déroulement de la grossesse.
"Les changements cellulaires que nous avons observés pourraient être l’un des éléments qui manquaient jusqu’à présent pour expliquer le lien entre l'exposition aux polluants atmosphériques et certaines grossesses qui se déroulent mal, estime le Dr Sherin Devaskar, l’un des auteurs. Ce qui (la découverte des chercheurs) pourrait aider à développer des stratégies préventives pour les grossesses à risque”.