C’est désormais un marqueur incontournable de notre société. La publication des baromètres l'atteste, les Français sont de plus en plus nombreux à renoncer à se soigner pour des raisons financières. Celui de l’Institut CSA réalisé pour Europ Assistance (1) et dévoilé aujourd’hui dans le Parisien le confirme. Un assuré sur quatre a, par exemple, renoncé à consulter un dentiste.
« Ce sondage réalisé en Europe et aux Etats-Unis démontre que, sur la santé, la société française est en plein doute », écrit Daniel Rosenweig. Si la crise affecte ce secteur dans tous les pays, c’est en France que la situation s’est fortement dégradée : 6 points en un an. En 2013, un Français sur trois a été concerné contre 6 % en Grande-Bretagne. Les femmes et les jeunes actifs sont les plus touchés, précise le quotidien.
Mais la France est aussi le pays des paradoxes. Ainsi, les assurés sont toujours satisfaits de notre système de soins même s’ils sont toujours plus nombreux à s’en éloigner pour des motifs financiers.
L’année 2013 révèle un autre changement de tendance. La solidarité, fondement de notre système de protection sociale, s’effrite. Sous l’impulsion des jeunes générations, observe le journal, 32 % seulement des personnes interrogées se disent prêtes à payer davantage d’impôts ou de cotisations obligatoires. 10 points de moins qu’en 2011. La crise renforce les individualismes et le repli sur soi. Les assurés préfèrent qu’on augmente la franchise médicale ou le montant de leur complémentaire santé plutôt que de payer pour la collectivité. Tout se passe comme si la société ne faisait plus confiance à un système qui les a pris en charge depuis l’après-guerre. Mais qui montre aujourd’hui ses limites. Alors, ce sont maintenant les assureurs qui l’affirment, la solidarité est un plus. Ce n’est plus un droit.
(1) Sondage réalisé en mai et juin auprès d'un échantillon représentatif de 5000 européens de 18 ans et plus répartis sur 9 pays