Des plaques rouges boursouflées et irritantes comme “des piqûres d’orties”… voilà ce qui est apparu sur le ventre de Fiona, une jeune britannique de 32 ans lors du 7ème mois de sa grossesse dont l'histoire est rapportée par la revue Parents.
Ce n’est que lorsqu’elle accouche et alors que les plaques deviennent des cloques sur tout son corps que l’équipe médicale, qui mettait ses réactions sur le compte du stress de la grossesse, fait des examens plus poussés et découvre que Fiona souffre en réalité de pemphigoïde gestationis.
“C’est horrible pour une mère”
Cette affection, également appelée "pemphigoïde de la gestation" est une dermatose bulleuse auto-immune rare.
Survenant le plus souvent dans le deuxième ou le troisième trimestre de grossesse, elle provoque une rupture de la tolérance immunologique entre la mère et le fœtus :le système immunitaire produit par erreur des anticorps contre lui-même.
"Quand j'ai été diagnostiquée, cela a été un choc. D'abord parce que c'est une affection rare et qu'elle me tombait dessus. Ensuite, parce que j'avais le sentiment d'avoir été allergique à mon propre bébé. C'est horrible pour une mère !", témoigne Fiona.
Il lui faudra six mois d'un traitement à base de corticoïdes administrés par voie orale et cutanée pour en venir à bout.
Risques pour le foetus
Cette maladie rare et impressionnante n’est pas encore bien reconnue par le corps médical alors que les risques pour le foetus existent: un début très précoce et la présence de bulles multiples sont associés à un risque de prématurité et d’hypotrophie souligne la Haute Autorité de Santé.
On parle d’hypotrophie lorsque le bébé est né à terme mais que son poids est inférieur à 2,5 kg, d’après l’OMS.
Dans le cas de Fiona, sage-femme et déjà maman d’une petite fille de 3 ans donc plutôt informée sur les grossesses, un dermatologue lui avait expliqué que le corps peut parfois avoir "de drôles de réactions en fin de grossesse".
A un mois de l'accouchement, alors qu’elle panique et se rend aux urgences de l'hôpital de Basingstoke dans le sud de l’Angleterre, on met cela sur le compte du stress, de l'angoisse de l'accouchement et on lui prescrit seulement quelques corticoïdes.
La Haute Autorité de Santé conseille aux professionnels de penser à la pemphigoïde gestationis lorsque une femme enceinte présente un prurit intense et des plaques urticariennes prédominant sur le ventre.
En cas de soupçon de cette maladie, un dermatologue procédera à une biopsie pour confirmer le diagnostic.