Alors que les données de Santé Publique France indiquent une diminution de la circulation du SARS-CoV-2 pour la sixième semaine consécutive, ainsi qu’une amélioration des indicateurs épidémiologiques, des taux d’incidence et de positivité dans toutes les classes d’âge, la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) souhaite "alerter sur les mesures de restrictions limitatives qui sévissent encore trop souvent en EHPAD".
Privations de vie sociale injustifiées
"Nous observons dans encore trop d’établissements médico-sociaux que les mesures barrières mises en place pendant l’épidémie de Covid-19 n’ont toujours pas été levées, conduisant à des privations de vie sociale injustifiées", explique le Pr Nathalie Salles, présidente de la SFGG.
Les gériatres développent : "Certes, les EHPAD accueillent des personnes de plus en plus âgées et de plus en plus dépendantes, les obligeant à renforcer leurs offres de soins. Néanmoins, faut-il rappeler que l’EHPAD n’est pas un hôpital mais un lieu de vie et d’humanité où les gens aiment à se rencontrer ? Que partager du temps avec les personnes qui comptent est essentiel ? Que se toucher, se voir, se prendre dans les bras est absolument fondamental pour tout être humain ?"
Mise à jour
Les dernières recommandations émises pour les établissements et services accueillant des personnes âgées et des personnes en situation de handicap par le Ministère des Solidarités et de la Santé datent du 6 avril 2022. Ainsi, la SFGG demande-t-elle leur mise à jour : "il s’agit en particulier de ne plus requérir le port du masque dans les établissements et services médico-sociaux accueillant des personnes âgées (mis à part au moment du soin), d’arrêter les contrôles et les dépistages systématiques et d’assouplir les visites et animations".
Plusieurs enquêtes, notamment l’étude ENCOPAD-IPCE menée en 2020 par le Pr Sylvie Bonin-Guillaume, gériatre au CHU de Marseille et le Dr Anne-Julie Vaillant-Ciszewicz, psychologue, ont mis en exergue une augmentation de la tristesse, de l’inquiétude et des signes d’anorexie chez les résidents depuis le début de la crise sanitaire.