"La crise sanitaire a considérablement réduit les interactions sociales pourtant indispensables à la construction psychique des adolescents, peut-on lire dans un communiqué de la Défenseure des droits, Claire Hédon. En effet, alors que le pic d’hospitalisations des adolescents de 2021 ne redescend pas, la situation de certains de ces mineurs reste dramatique, tant les prises en charge sont parfois inadaptées".
Un appel à la Première ministre…
Dans ce document, publié le mercredi 1er juin, Claire Hédon fait un appel au gouvernement pour qu’il mette en place un plan d’urgence sur la santé mentale des jeunes en France.
En effet, la Défenseure des droits interpelle directement Élisabeth Borne. Elle demande à la Première ministre de “prendre la pleine mesure de la gravité de la situation dans laquelle sont plongés de nombreux jeunes et à agir rapidement pour que la santé mentale des jeunes soit une priorité”.
…face à la détresse de la jeunesse
Facultés et lieux de loisirs fermés, difficultés financières, restrictions sociales… Avec la pandémie, la jeunesse française - et mondiale - a pris sur elle pour respecter les mesures gouvernementales et sortir de cette crise sanitaire.
Mais, au bout de deux ans, le bilan est inquiétant : le passage aux urgences pour idées et gestes suicidaires restent à des niveaux supérieurs à ceux des années précédentes chez les jeunes âgés de 11 à 24 ans, selon Santé Publique France. Une situation qui serait aussi due au manque de moyen pour prendre en charge la santé des jeunes.
Un manque de moyen qui a des conséquences sur la prise en charge
En effet, dans son communiqué, la Défenseure des droits juge les moyens d’aides aux jeunes “"largement insuffisants", et argue les “défaillances des systèmes d’écoute et de recueil de la parole de l’enfant” mais aussi le “manque de personnels et de moyens” qui poussent certaines structures à fermer des lits en pédopsychiatrie.
“Certains enfants allant aux urgences après une tentative de suicide, n’avaient pas de lits disponibles, et n’étaient donc pas hospitalisés ou alors dans un service de psychiatrie adulte”, qui n’est donc pas adapté.
Des demandes au gouvernement
Au-delà du constat, la Défenseure des droits fait une liste de quatre préconisations pour améliorer la prise en charge de la santé mentale des jeunes : renforcer le personnel médical (infirmières et médecins) en établissement scolaire et les moyens de l’école inclusive pour les enfants en situations de handicap, développer et soutenir les projets de création d’équipes mobiles et, enfin, conforter et sécuriser le financement des maisons des adolescents dans chaque département. Des demandes nécessaires pour la santé mentale des jeunes français.