L’entrée dans l’adolescence correspond à un sentiment de liberté. C’est sur ce postulat que l’Institut national de Prévention et d’Education pour la santé (Inpes) a construit sa nouvelle campagne anti-tabac. Lancée ce lundi 14 octobre, elle s’adresse aux 14-18 ans, la tranche d'âge où l’on commence à fumer. Elle reprend les codes de la publicité avec un slogan qui veut faire réfléchir : « Quand on est libre, pourquoi choisir d’être dépendant ? »
Des ados en quête de liberté, dépendants au tabac
Cette campagne anti-tabac de l’Inpes veut pousser les adolescents à se questionner. Ils sont conscients des désagréments liés à la cigarette, mais ses valeurs positives l’emportent sur le négatif. L’Institut axe sa communication sur le paradoxe liberté/dépendance en espérant susciter une réaction. Comme elle s’adresse à des jeunes, la campagne n’a pas oublié d’être présente sur tous les supports.
Les chaînes télévisées diffuseront des spots lors des créneaux de fortes audiences. Ces films seront aussi disponibles en ligne et en salles de cinéma.
L’Inpes propose également aux jeunes une expérience interactive avec le site www.libre-ou-pas.fr. Les jeunes peuvent accéder à un espace virtuel où ils fournissent des renseignements sur leur vie actuelle (situation amoureuse, tabagisme…). En juin 2014, leur « boîte » leur sera retournée et les adolescents verront ce qui a changé ou pas. Le but de l'opération est de démonter que beaucoup d'éléments changent dans leur vie, sauf le tabagisme.
Dans le cadre scolaire, les enseignants disposent d’un DVD pédagogique et d’un livret d’accompagnement. Le manga « Attraction », lancé en 2010 par l’Inpes, sert de base aux sessions de prévention. L’objectif est, là aussi, de faire réagir les adolescents sur le film en lui-même, mais aussi sur les dangers et les conséquences du tabagisme.
Les jeunes perçoivent mal les risques du tabac
L’Inpes part d’un constat inquiétant avec cette campagne : de plus en plus d’élèves sont fumeurs. 13% des élèves de 6e sont concernés. Après 15 ans, ce taux augmente fortement. Entre 15 et 19 ans, un quart des jeunes fument régulièrement. C’est presque deux fois plus entre 20 et 25 ans.
La mauvaise perception des dangers du tabac inquiète l'Inpes. Les jeunes fumeurs avouent qu’ils ne tiennent pas compte du risque de cancers ou de maladies cardio-vasculaires plus tard. Ils perçoivent aussi très mal la dépendance : 77% des adolescents fumeurs ne pensent pas devenir dépendants rapidement. Pourtant, chez les 20-25 ans ayant commencé à fumer avant 14 ans, 2 sur 3 sont des fumeurs quotidiens.