Des précédentes recherches ont suggéré que la testostérone était associée à des traits de personnalité et pouvait influencer les comportements sociaux, qui étaient probablement pertinents sur le marché du travail. Cependant, si certaines cohortes ont cherché à savoir si cette hormone sexuelle influait sur la probabilité d’exercer son métier ou d'être indépendant, elles n'ont pris en compte que le statut sur le marché du travail à une période donnée.
C’est pourquoi un groupe international de chercheurs ont décidé de réaliser des travaux publiés dans la revue Economics & Human Biology. "Notre étude examine l'impact de la testostérone sur les transitions sur le marché du travail, par exemple les changements par rapport au chômage au fil du temps. (…) Nous avons examiné les effets de la testostérone, car nous nous intéressons au lien entre les biomarqueurs et les résultats économiques", a déclaré Peter Eibich, auteur des recherches, dans un communiqué.
"Des différences dans les compétences cognitives et non-cognitives"
Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont étudié les données d’une cohorte appelée "Understanding Society" effectuée entre 2011 et 2013. Ils ont analysé les transitions sur le marché du travail de 2.004 hommes britanniques, âgés de 25 à 60 ans, initialement employés et de 111 autres volontaires initialement au chômage. "Nous abordons l'endogénéité des niveaux de testostérone en utilisant des variantes génétiques", peut-on lire dans l’étude.
D’après les résultats, un taux plus élevé de testostérone diminue le risque de devenir et de rester chômeur, tant pour les hommes initialement sans emploi que pour les participants initialement employés. En clair, les adultes ayant des niveaux élevés de testostérone ont plus de chances de trouver un travail et ont moins de risques de perdre leur emploi. "Nous soutenons que ces effets sont probablement dus à des différences dans les compétences cognitives et non-cognitives ainsi que dans le comportement de recherche d'emploi des hommes ayant des niveaux de testostérone plus élevés", ont expliqué les auteurs.
Selon l’équipe, ces résultats suggèrent que des processus biologiques latents peuvent affecter le comportement dans la recherche d'emploi et les transitions sur le marché du travail sans être nécessairement liés à une maladie et au handicap.