Selon Santé publique France, l'hypertension artérielle (HTA) toucherait plus d'un tiers des Français, dont la moitié ignorerait leur état et ne recevraient donc aucun traitement. L'hypertension artérielle peut cependant avoir des conséquences graves. Une pression artérielle élevée sur les parois des artères peut les durcir et les faire vieillir prématurément, exposant à un risque important d'accidents cardiovasculaires, en particulier d’infarctus du myocarde, d’AVC et d’insuffisance rénale.
Pour abaisser la tension artérielle, il existe un certain nombre de traitements qui agissent différemment sur l'hypertension. Il est également recommandé de faire attention à son alimentation et de pratiquer une activité physique.
D'après une étude publiée dans le Journal of the American Heart Association, un exercice de respiration appelé "entraînement de la force musculaire inspiratoire" peut également faire baisser la tension artérielle en le pratiquant pendant cinq minutes par jour. Selon les auteurs de l'étude, ses résultats étaient aussi convaincants, si ce n’est plus, que l'exercice aérobique ou les médicaments.
"Nous savons qu'il existe de nombreuses stratégies de style de vie qui peuvent aider les gens à conserver leur santé cardiovasculaire en vieillissant. Mais la réalité est qu'elles nécessitent beaucoup de temps et d'efforts, et peuvent être coûteuses et difficiles à mettre en œuvre pour certaines personnes", indique Daniel Craighead, auteur des travaux. L'avantage de cet exercice, selon lui, est de pouvoir être "réalisé en cinq minutes, chez soi, pendant que l’on regarde la télévision".
Une pression artérielle systolique considérablement diminuée
Développé dans les années 1980 pour aider les patients souffrant de troubles respiratoires graves à renforcer leur diaphragme et d'autres muscles inspiratoires, cet exercice consiste à inspirer vigoureusement via un appareil portatif qui offre une résistance.
Initialement, lors de la prescription de cette technique pour les affections respiratoires, les médecins recommandaient un régime à faible résistance de 30 minutes par jour. Le professeur Craighead et ses collègues se demandent maintenant si un régime plus rapide (30 inhalations à haute résistance par jour, 6 jours par semaine) pourrait également améliorer les performances cardiovasculaires, cognitives et physiques.
Pour le savoir, ils ont recruté 36 adultes en bonne santé âgés de 50 à 79 ans avec une tension artérielle systolique supérieure à la normale (120 mmHg ou plus). La moitié d'entre eux ont suivi un programme d'exercice à haute résistance de six semaines, tandis que l'autre moitié a suivi un régime placebo à résistance beaucoup plus faible.
Les résultats ont montré que la pression artérielle systolique diminuait en moyenne de 9 points dans le premier groupe, une diminution plus importante que celle obtenue en marchant 30 minutes par jour, cinq jours par semaine. Cette diminution correspond également à l'effet de certains traitements médicamenteux antihypertenseurs. De plus, le groupe a maintenu la majeure partie de cette amélioration même après avoir cessé de faire de l'exercice.
Exercice recommandé pour les femmes ménopausées
Autre avantage noté dans ce groupe : une amélioration de 45 % de la fonction endothéliale vasculaire, la capacité des artères à se dilater sous stimulation, et une augmentation significative des niveaux d'oxyde nitrique, qui est essentiel pour la dilatation artérielle et la prévention de l'accumulation de plaques. Enfin, les marqueurs d'inflammation et de stress oxydatif ont diminué de manière significative après l'exercice respiratoire, que près de 95 % des sujets ont poursuivi.
L'entraînement de la force musculaire inspiratoire pourrait être particulièrement utile chez les femmes ménopausées, les programmes d'exercices aérobies n’étant pas toujours efficaces pour abaisser leur tension artérielle. "Si l'exercice aérobie n'améliore pas cette mesure clé de la santé cardiovasculaire chez les femmes ménopausées, elles ont besoin d'une autre intervention sur le mode de vie qui le fera." Et cet exercice "pourrait être le cas", conclut le Pr Craighead.