"De précédentes recherches ont démontré le rôle positif que l'apprentissage de la batterie peut jouer dans l'amélioration des résultats comportementaux des enfants et des adolescents présentant des difficultés émotionnelles et comportementales. Cependant, à ce jour, aucune de ces études n'a exploré comment ces changements comportementaux se traduisent au niveau neuronal", ont indiqué des chercheurs du Kings College London (Royaume-Uni). Pour déterminer l'impact de la pratique de la batterie sur le comportement et les fonctions cérébrales de jeunes autistes, les scientifiques ont décidé de réaliser une étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 31 mai.
Pour mener à bien leurs travaux, les auteurs ont recruté 36 adolescents autistes n'ayant jamais joué de cet instrument auparavant. Ces derniers ont été divisés en deux groupes. La moitié d'entre eux ont été choisis au hasard pour avoir deux leçons de batterie de 45 minutes par semaine pendant deux mois, tandis que le groupe témoin n'en a pas eu. Tous les jeunes patients ont participé à un test avant et après l’étude. Chaque session comprenait une évaluation de la pratique de la batterie et une IRM. En outre, les parents des enfants devaient remplir des questionnaires relatifs aux difficultés comportementales des adolescents.
Des changements neuronaux et comportementaux grâce à la pratique d’un instrument à percussion
D’après les recherches, l'amélioration des performances à la batterie était associée à une réduction significative de l'hyperactivité et l'inattention chez les adolescents autistes. Selon l’équipe, les résultats de l'IRM ont démontré une connectivité fonctionnelle accrue dans les zones du cerveau responsables du contrôle inhibiteur, du suivi des résultats de l'action et de l'autorégulation. Les analyses ont révélé une connectivité fonctionnelle accrue dans le gyrus frontal inférieur droit et le cortex préfrontal dorsolatéral droit.
"Il est maintenant clair que les activités, comme la pratique de la batterie, sont particulièrement pertinentes dans le contexte des troubles du spectre autistique", a déclaré Marie-Stephanie Cahart, auteure de l’étude, dans un communiqué. La chercheuse a souligné que la percussion met l'accent sur la synchronisation, la coordination œil-main et la nécessité de surveiller et de corriger continuellement les erreurs, ce qui renforce les capacités d'attention, d'inhibition et de réflexion qui sont essentielles aux "résultats sociaux et au bien-être physique et mental".
"Les activités de percussion sont également agréables et accessibles à tous, quels que soient l'origine ethnique, l'âge et les antécédents musicaux. Plus important encore, elles offrent un moyen non verbal de s'exprimer, ce qui les rend particulièrement adaptées au contexte des troubles du spectre autistique", a-t-elle ajouté.